Salto, le “Netflix Français”, ne sera pas proposé sur les box internet à son lancement
Alors que l’autorisation de l’autorité de la concurrence est tombée le mois dernier, permettant la création de la plateforme de SVOD des groupes TF1, M6 et France Télévision, il semblerait que sa présence sur les différentes box françaises ne soit pas au programme.
Lors des rencontres de l’UDECAM, le patron de M6 a précisé un détail qui a pourtant son importance à propos de la plateforme française de SVOD : Salto ne sera pas disponible sur les box internet à son lancement en 2020. Une affirmation confirmée par Numerama : "Salto sera en OTT, en tout cas dans un premier temps. Salto sera accessible directement aux consommateurs, sans passer par les box », a-t-il affirmé. « Cela a valu que l’Autorité de la concurrence soit alertée par les télécoms pour regarder ce projet de manière très précise ».
Une décision stratégique due à la volonté des groupes fondateurs de Salto d’ "avoir un accès direct aux consommateurs". Ainsi, le service sera en OTT et donc accessible uniquement via un site web ou une application et non via un canal sur les box. Si Nicolas de Tavernost, PDG de M6, affirme que "tous les téléviseurs vendus sont connectables", cela reste une décision assez étrange. En effet, c’est un obstacle de taille que s’impose Salto puisque il compte sur le fait que tout le public sait utiliser tous les outils du web, excluant également ceux qui restent très attachés à leur box pour accéder à du contenu. Pour prendre un exemple, si l’on sait que BFMTV propose une diffusion en direct sur son site web, 60% de l’audience est réalisée parce que les téléspectateurs la regardent sur leur box.
Si l’on ajoute à cet obstacle les contraintes imposées par l’autorité de la concurrence pour le lancement de la plateforme, on peut donc se questionner sur le potentiel de Salto et son avenir dans le milieu de la SVOD où des géants sont déjà bien installés. Une accessibilité restreinte au service des groupes M6, TF1 et France Télévision ressemble donc à une balle dans le pied que les décideurs se sont tirés de leur propre volonté.