Bouygues Télécom est vent debout contre les propositions d’attribution des fréquences 5G, qui le pénaliseraient mais également Free
Le 15 juillet dernier, l’ARCEP a mis en consultation publique un projet de modalités et conditions d’attribution d’autorisations de fréquences 5G dans la bande 3,4 ‑ 3,8 GHz, en France métropolitaine. Le gendarme des télécoms attend les contributions à la consultation publique jusqu’au 4 septembre,afin d’arrêter ces conditions d’attribution, et de transmettre une proposition au Gouvernement au cours des semaines suivantes.
Mais d’ores et déjà, Bouygues Télécom a fait connaitre son hostilité au projet présenté par l’ARCEP. En marge de la présentation des résultats de l’opérateur, Didier Casas, le directeur général adjoint de Bouygues Telecom, a indiqué qu’il « conteste vigoureusement » le schéma proposé par l’Arcep. Selon lui, « c’est incompréhensible de la part du régulateur »
L’ARCEP a en effet proposé un système d’attribution en 2 étape. Tout d’abord, Orange, SFR, Bouygues Telecom et Free auront la possibilité d’acquérir une bloc de fréquence de 40 à 60MHz, dont le prix sera définit par le gouvernement. Pour le reste des fréquences (310 MHz seront attribuées en tout) c’est un système d’enchère qui permettra aux opérateurs d’obtenir des blocs de 10 MHz. Toutefois, une limite serait imposée puisqu’un un opérateur ne pourra acquérir plus de 100 MHz
Didier Casas a expliqué à La Tribune que ces règles du jeu ouvrent la voie à une éventuelle répartition très inéquitable des fréquences. Il a évoqué un risque de « scénario noir » dans lequel Orange et SFR, qui disposent de davantage de moyens que Bouygues Telecom et Free, pourraient se retrouver avec un portefeuille de fréquences 5G de 100 MHz, contre 50 MHz pour leurs concurrents.
Si tel était le cas, Orange et SFR pourraient proposer une qualité de service et des débits beaucoup plus performants que ceux de Bouygues Télécom et Free. La solution, pour l’opérateur de Martin Bouygues, afin de préserver un certain équilibre dans la répartition des fréquences, serait de proposer des blocs à tarif fixe de 60 MHz, couplés à un plafond maximum de 90 MHz par opérateur. Il faudra maintenant attendre septembre et les proposition définitives de l’ARCEP pour savoir si les risques évoqués par Bouygues Télécom seront pris en compte.
Source : La Tribune
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