Un opérateur demande une enquête sur la nouvelle filiale d’Orange chargée des RIP
Netalis demande une enquête administrative à l’encontre d’Orange Concessions, jugeant que la situation de la nouvelle filiale d’Orange est encore trop floue juridiquement.
Une filiale toute récente d’Orange qu’il faut encore réguler. Nicolas Guillaume, CEO de l’opérateur, s’est fendu d’une tribune où il explique l’importance de vérifier les pratiques d’Orange Concessions, nouvel opérateur d’infrastructure créé le mois dernier par Orange en partenariat avec d’autres acteurs. La filiale de l’opérateur historique regroupe d’ores et déjà 24 Réseaux d’initiative Publique (RIP) en Métropole et en Outre-Mer, représentant à terme plus de 4,5 millions de prises fibre pour 6500 communes couvertes.
“L’exploitation des RIP est désormais engagée dans un mouvement de concentration autour de 3 acteurs (XPFibre – l’entité issue du rachat de l’opérateur de RIP Covage par SFR -, Altitude et Orange), dont l’opérateur historique Orange qui après avoir combattu les RIP en fait désormais un pilier de son activité avec une filiale dédiée Orange Concessions” résume Nicolas Guillaume. S’il ne rejette pas l’idée d’une concentration, tout en rappelant que des points de vigilances ont déjà été soulevés par la filière, le CEO de Netalis affirme qu’il serait inacceptable que la création de ces entités se fasse au détriment des conditions proposées aux opérateurs commerciaux clients.
Et c’est ici que le bât blesse, selon Nicolas Guillaume. Si Orange est tenu à de nombreuses obligations imposées par l’Arcep, son tout nouvel opérateur d’infrastructure ne l’est pas. Et la reprise de certains RIP par Orange Concessions a occasionné plusieurs dégradations des conditions proposées pour des opérateurs historiquement clients de ces RIP.
En prenant l’exemple de celui de Haute Saône, le patron de Netalis explique avoir observé que la pérennité des prestations initialement fournies par le RIP n’est plus assurée et que l’équilibre économique de certaines prestations a été “brutalement remis en question“. Autre problème concernant notamment les interventions et la préparation de ces dernières : les systèmes d’information permettant d’accéder aux diverses commandes, notamment de service après vente, sont jugés “dépassés et peu efficients, à 1000 lieues des standards modernes.”
D’autres critiques sont soulevées, comme une maintenance réalisée par l’exploitant durant les heures de travail, privant certains abonnés d’un accès à internet, “alors même qu’une telle opération s’effectue, selon les standards du 21ème siècle, en heures non ouvrées”.
“Tout semble mis en œuvre pour dissuader les opérateurs de proximité de proposer leurs services aux entreprises et collectivités adressables au moyen des RIP, alors que dans le même temps la branche de détail d’Orange cible ces marchés de façon très agressive” déplore Netalis. Dans cette optique, l’opérateur a ainsi saisi l’Arcep d’une demande d’enquête administrative, afin de dresser un constat de la situation sur les RIP et, si nécessaire, de mettre en place des mesures pour remédier aux dysfonctionnements observés.