A l’heure où le plan d’Orange pour l’arrêt du cuivre est attendu décembre, les opérateurs y vont de leurs suggestions.
La fin du réseau cuivre, permettant l’accès à internet et au téléphone pour les abonnés ADSL, est prévue pour 2030, mais les modalités restent encore à définir. Un chantier très important, dans lequel de nombreuses entités sont impliquées : Orange et ses concurrents, bien sûr mais aussi les collectivités locales devront bientôt s’exprimer sur le plan d’Orange lorsque celui-ci sera déposé à l’Arcep.
La fin de commercialisation a déjà commencé, Orange annonçait en effet en avril dernier que plus de 10 millions de foyers se trouvant dans des zones totalement fibrées et éligibles aux offres FTTH des quatre principaux opérateurs ne se verront plus proposer d’offres ADSL à la fin de l’année. Depuis octobre, près de 3 millions de locaux (professionnels et particuliers) ne peuvent déjà plus prétendre à ce type d’offres et Nicolas Guéri, secrétaire général d’Orange, annonçait vendredi matin que “11 a 12 millions de locaux” seront rapidement concernés par cette fermeture commerciale.
Quant à la fermeture technique du réseau, il faudra encore attendre. Un premier test a été mené à Lévis-Saint-Nom dans les Yvelines, première commune à être passée exclusivement à la fibre optique. D’autres tests sont menés sur l’intégralité du territoire, mais une question se pose : comment arrêter le cuivre ?
Si tous les opérateurs sont d’accord sur l’envie d’arrêter les frais, les modalités font encore débat. Free milite depuis longtemps pour une fermeture rapide du réseau cuivre, estimant que la transition de l’ADSL à la fibre “est une vallée de la mort. Pour toute rupture technologique, il faut réinventer l’outil de production, les produits, les processus et les services. Surtout, il faut financer sur fonds privés plusieurs dizaines de milliards.”
Dans cette optique, Laurent Lasagner, Directeur de la Réglementation et des relations avec collectivités d’Iliad, suggère une solution assez radicale : “il pourrait y avoir une étape de fin de support. On arrête de réparer le cuivre en cas de panne“. En 2020, l’opérateur demandait déjà à ce que le “scénario d’extinction commerciale du cuivre soit plus volontariste et à la maille de l’immeuble”. La proposition ne convient cependant pas à son concurrent Bouygues Telecom, sa secrétaire générale Liza Bellulo prônant pour sa part “le maintien de la qualité du cuivre“.
Une position qui semble être partagée par Laure de la Raudière, présidente de l’Arcep, qui considère que le déploiement de la fibre optique et la rentabilité en baisse du réseau cuivre ne doivent pas être des motifs pour délaisser le réseau cuivre et les abonnés pâtir de son mauvais état. Elle insistait en mars dernier que chaque abonné ADSL devait être en mesure “d’avoir accès à un service de qualité jusqu’à ce qu’on puisse le basculer sur la fibre“.
Source : Le Figaro
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