Alors qu’une tentative de rachat est en cours de l’autre côté des Alpes, Vincent Bolloré et Xavier Niel n’apparaissent pas sur la même longueur d’onde.
Dimanche dernier, le fonds d’investissement américain KKR a soumis une offre à 10,8 milliards d’euros pour racheter Telecom Italia. Sauf que Vincent Bolloré, actionnaire majoritaire avec 24 % du capital, ne l’entendrait pas de cette oreille, contrairement à Xavier Niel, faisant également partie des actionnaires de l’opérateur italien. Un bras fer se profile entre les deux milliardaires français.
Selon l’entourage de Vincent Bolloré, “l’avenir du patron est en jeu”. Cette tentative de rachat est suspectée d’être pilotée par le patron de Telecom Italia lui-même pour sauver sa place, alors que les résultats financiers du troisième trimestre ne sont pas au beau fixe. Bolloré “n’a aucune raison de vendre”, estime pour sa part un proche du patron de Vivendi, cité par BFM.
Du côté de l’entourage de Xavier Niel, également présent en Italie à travers Iliad Italia, mais aussi administrateur du fond KKR, on décrit une stratégie de consolidation d’un marché à cinq acteurs (Fastweb, Iliad Italia, Telecom Italia, Vodafone et Windtre), après une pénétration (10,5 % du marché pour un total de 8,2 millions d’abonnés) grâce à des prix cassés. “Si KKR rachète Telecom Italia, ils revendront dans cinq ans et seront prêts à consolider le secteur en Italie“, estime un proche du fondateur de Free. Un rachat permettrait de déloger Vincent Bolloré, puis de marier Iliad Italia à Telecom Italia en contrepartie d’une montée au capital. “Ce serait plus facile pour lui de faire une opération avec un fonds comme KKR, alors que Vincent Bolloré ne veut pas bouger”, ajoute ce même proche.
Xavier Niel profite d’une bonne image en Italie, celle d’un trublion venu casser les prix. Quant à Vincent Bolloré, “il continue d’avoir une mauvaise image après ses raids sur Telecom Italia et Mediaset“, souligne un dirigeant. Sans contrôler Telecom Italia, Vivendi n’entretient en effet pas de bonnes relations avec le patron de l’opérateur, ne jouirait pas de l’influence de Silvio Berlusconi qui a mal digéré le “raid” de Vivendi en 2015 et pourrait ainsi se retrouver dans une impasse en Italie.
Source : BFM TV
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