À la suite de la publication de l’enquête annuelle de l’Arcep sur la qualité de services des réseaux mobiles des opérateurs, Free remet en cause le protocole de tests du régulateur et tend à prouver que ses débits sont beaucoup plus élevés qu’annoncés.
Une belle progression, mais un désaccord sur le protocole utilisé qui coûte cher en matière de débits au dernier arrivé sur le marché du mobile en France. Dans sa nouvelle enquête annuelle d’évaluation de la qualité de service des opérateurs mobiles métropolitains, l’Arcep est clair : Orange en sort une nouvelle fois grand gagnant sur une multitude d’indicateurs. De son côté, Free Mobile reste très en retard sur les débits toutes technologies confondues, en particulier sur la 5G dont la vitesse apparaît même inférieure à sa 4G. Reste les zones peu denses, où l’opérateur de Xavier Niel apparaît comme le premier opérateur alternatif.
Mais alors, pourquoi de telles différences de débits entre certains telcos à l’heure où leurs réseaux, notamment 4G, arrivent en fin de déploiement ? Orange propose-t-il réellement des débits deux fois plus rapides que Free Mobile en 2G/3G/4G et 4 fois supérieurs en 5G comme le montre l’Arcep dans sa campagne de mesure menée par son prestataire QoSi ? Pour l’ex-trublion, c’est très loin d’être le cas : “En usages réels, les abonnés Free Mobile disposent de débits élevés en 4G, et encore plus en 5G”, assure-t-il. Pour le démontrer, l’opérateur se fend aujourd’hui d’une explication technique remettant en cause le protocole de tests de débits choisi dans cette campagne.
Pour lui, il n’y a pas de doute, “l’enquête Arcep montre de forts écarts de débits entre opérateurs. Ces disparités résultent du protocole de mesure. Les vitesses de téléchargement sont très différentes des outils les plus utilisés, Speedtest, RNCMobile et NPerf, comme en usage réel”. La raison à cela : le protocole de mesure choisi dans l’enquête “utilise une seule connexion (monothread) TCP Cubic et mesure le temps de download d’un fichier avant d’en déduire le débit” explique-t-il. Et d’ajouter que “la mesure effectuée correspond au débit auquel l’algorithme de contrôle de congestion autorégule sa vitesse sur une seule connexion”.
Sans trop tomber dans la technique, Free estime que ses débits sont largement impactés, car ce protocole de 2008 “est fondé sur les pertes de paquets mais peut ajouter des délais et dégrader les performances”. A contrario, le TCP BBR, de 2016, qui devient majoritaire assure l’opérateur, “utilise des estimations de bande passante et de temps d’aller-retour et s’approche de l’optimum théorique”.
Pour sa part, le réseau Free Mobile a été optimisé pour un usage à plusieurs connexions (multithread), “cas d’usage des abonnés mobiles”, explique-t-il, alors que le régulateur perçoit au contraire le « mono-connexions », à savoir utiliser un seul flux entre le mobile et le serveur où est hébergé le fichier, comme usage majoritaire sur internet.
C’est faux, selon l’opérateur. Les applications et usages mobiles utilisent au contraire aujourd’hui plusieurs connexions TCP et, souvent, une ou plusieurs connexions pour la vidéo (QUIC/UDP). À titre d’exemple, “les services comme Wetransfer, iCloud, Netflix ou Youtube et quasiment tous les sites web utilisent entre 2 et 200 connexions TCP associées à 1 à 10 connexions pour le contenu vidéo”, indique Free Mobile, se permettant même une petite pique, car “même le site de l’Arcep” est concerné.
Autrement dit, le protocole utilisé par Qoosi dans son enquête pour le régulateur n’est aujourd’hui pas représentatif des cas d’usages des utilisateurs mobiles en France. Pour le prouver, la filiale d’Iliad dévoile aujourd’hui des mesures de débits pour 4 opérateurs effectuées du 1 au 9 novembre par une société indépendante et prestataire de l’Arcep, sur 50 points à Paris.
Free Mobile dévoile une étude indépendante avec un autre protocole de mesure
Cette fois, le protocole de mesure du régulateur est utilisé avec des serveurs utilisant TCP BBR et non TCP Cubic et l’applicatif de mesure ouvrant une ou plusieurs connexions TCP. Résultat, dans cette configuration, “les débits Free Mobile sont similaires ou supérieurs à ceux des concurrents”. C’est aujourd’hui une nécessité pour Free : “les prochaines campagnes de test devront évoluer pour être plus proches des réalités terrain”.
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