Free Mobile : l’opérateur et le maire estiment avoir tout fait dans les règles, mais ne parviennent pas à se faire entendre
Free estime avoir fait le nécessaire et était venu expliquer son projet d’antenne-relais aux habitants d’un village afin de lever les interrogations et d’apaiser les tensions. Sans succès, malheureusement.
“Nous avons obtenu toutes les autorisations pour le déploiement de ce site et nous regrettons que la réunion ne nous ait pas permis d’expliquer le projet dans des conditions optimales”, déplore Free. Une réunion était organisée jeudi dernier en présence du maire et des habitants de Caillouël-Crepigny, village d’environ 500 habitants dans le département de l’Aisne. Elle était aussi attendue de pied ferme par les opposants. En raison du climat tendu et de la difficulté à se faire entendre, elle n’aura finalement duré qu’une heure au lieu des trois prévues initialement (entre 16h00 et 19h00).
Free assure avoir tout fait dans les règles
“Chez Free, nous contribuons à la réduction de la fracture numérique, à la compétitivité des économies locales et à la cohésion nationale. Dans le cadre du déploiement de notre réseau mobile, nous avons prévu de déployer notre 1re antenne sur la commune de Caillouël-Crepigny pour couvrir cette dernière et apporter notre service mobile aux administrés. Conformément à la loi Abeille, nous avons procédé à l’information préalable de la commune accueillant l’antenne, avant son ouverture commerciale. De plus, nous avons choisi de mutualiser le support pour réunir les deux opérateurs (Orange et Free)”, a expliqué Free pour défendre son projet.
Le maire assure, de son côté, avoir fait au mieux
Face aux nombreuses questions concernant la nécessité d’un tel équipement dans le village et aux accusations concernant un manque de transparence autour du projet, le maire Alain Albaric a détaillé les différentes étapes et expliqué le choix final. “J’ai reçu un coup de fil de l’opérateur Free il y a un an et demi. Je leur ai demandé de rappeler la mairie après les élections. Ce qu’ils ont fait. Je leur ai alors proposé le terrain de la décharge pour l’euro symbolique. Orange, qui souhaiterait utiliser cette antenne, a refusé. Puis, je leur ai proposé deux autres terrains les plus éloignés possible de la commune. Free a également refusé. J’ai aussi su en sous-main que ce dernier avait aussi démarché des privés. Nous avons proposé ce terrain près de la Sablière en dernier lieu, pour ne pas qu’un privé accepte de faire installer cette antenne chez lui, proche du centre“, relate l’édile, qui estime ainsi avoir fait de son mieux.
Ils n’en veulent pas
Les explications du maire et l’opérateur ne passent pas auprès des opposants, qui se disent “dégoutés”. “À Caillouël-Crepigny, on ne veut pas d’antenne-relais”, peut-on aussi entendre du côté du collectif, qui a lancé une pétition et obtenu une centaine de signatures. “Aucun habitant n’acceptera une antenne-relais chez lui. Nous avons fait le tour du village! Nous nous y engageons. Monsieur le maire, retirez cette proposition. Opposez-vous avec nous”, ont-ils demandé au maire.
Outre le sentiment d’avoir été écartés des discussions, les riverains avait indiqué craindre un impact sur la valeur de leurs maisons et les risques pour la santé. Le collectif dénonçait en effet “une angoisse des conséquences sur la santé, sur la vie quotidienne des femmes, hommes, enfants et animaux” et le fait que les biens “seront dévalués de 20 à 30 % en cas de revente”.
Source : Le Courrier Picard