Pornographie en ligne : une proposition de loi veut imposer le contrôle parental par défaut sur les smartphones
Si les opérateurs sont invités à accompagner les parents à l’heure du numérique, les fabricants aussi. Une proposition de loi voudrait qu’un contrôle parental soit proposé au moment de la configuration des appareils permettant d’accéder à Internet.
“Le contrôle parental reste sous-utilisé par une partie de la population qui n’a pas les codes pour bien comprendre comment l’activer et le paramétrer. Et les enfants ont souvent un savoir-faire Internet supérieur à celui de leurs parents. Il faut responsabiliser ces derniers et leur rappeler qu’on ne met pas de façon incontrôlée et consciente un enfant en contact avec des contenus inappropriés”, explique le député Bruno Studer, qui s’est emparé du sujet en début d’année et vient de déposer une proposition de loi.
Alors que 80 % des 10-14 ans vont régulièrement sur Internet sans leurs parents et que seulement 46 % déclarent avoir mis en place un contrôle parental, il souhaite que “les équipements ou services permettant d’accéder à Internet fassent l’objet d’obligations renforcées afin de rendre plus systématique, simple et convivial l’usage par les parents des dispositifs de contrôle“.
Les fabricants mis à contribution
Le député souhaite aussi que les constructeurs accompagnent les parents dans la mise en place du contrôle parental sur les appareils connectés à Internet, avec évidemment en ligne de mire les smartphones se retrouvant entre de plus en plus de mains, et de plus en plus tôt. L’idée consiste à proposer l’activation d’un outil de contrôle parental lors la configuration de l’appareil. Un élément qui serait alors à paramétrer au mettre titre que le Wi-Fi et passerait de ce fait moins facilement inaperçu aux yeux des parents.
Au même titre que les opérateurs, auxquels il est demandé de promouvoir les solutions de contrôle parental ou de bloquer les sites pornographiques trop faciles d’accès, les fabricants de smartphones sont donc sollicités pour agir à leur niveau.
Mais pas sans la participation des parents
Pas question toutefois de déresponsabiliser les parents. “C’est une obligation qui va reposer sur le constructeur de l’appareil. Lorsque vous allez vouloir activer cet appareil, on vous posera la question, de façon à ce que vous n’ayez pas à chercher l’information de l’activation ou non d’un outil de contrôle parental. Mais l’activation de l’outil restera de la responsabilité des parents”, insiste Bruno Studer.
Et d’ajouter, concernant le rôle des parents : “La première des portes d’entrée dans le contrôle parental, ça reste le temps d’écran. Il faut pouvoir en discuter et évoquer ce à quoi les enfants peuvent être confrontés aujourd’hui en naviguant sur Internet, ce qui peut les choquer et mettre en danger leur équilibre psychologique”.
Malgré la volonté de faire avancer les choses, pas question d’une activation par défaut. “C’est un problème compliqué. Activer le contrôle parental par défaut, voudrait dire que l’on restreint l’accès à Internet par défaut. Je ne sais pas quelle serait l’acceptabilité ni la constitutionnalité d’une telle mesure par rapport aux libertés fondamentales”, explique Bruno Studer.
“Ma proposition n’est pas la solution miracle. C’est une solution parmi d’autres pour renforcer un panel de dispositifs qui nous permettent de mieux protéger nos enfants à la fin en faisant en sorte que la rencontre accidentelle de l’enfant avec la pornographie ou l’ultraviolence soit rendue toujours plus difficile”, résume-t-il.
Source : RTL