Orange : dégroupage trop cher ?
Les fournisseurs d’accès à Internet (Free et Neuf notamment) demandent à l’Arcep une nouvelle baisse des tarifs du dégroupage.
Le 12 mars dernier, une réunion a eu lieu entre des représentants de l’opérateur historique, ses concurrents et des dirigeants de l’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (Arcep). La rencontre a été houleuse. Plusieurs responsables, notamment ceux d’Iliad et de Neuf Cegetel, ont demandé au régulateur d’intervenir de nouveau pour baisser le prix du dégroupage, c’est-à-dire le prix qu’ils paient à France Télécom pour utiliser son réseau de cuivre, sur lequel l’opérateur historique détient un monopole.
« Nous avons demandé un réexamen de la totalité des tarifs de gros afin de restituer aux opérateurs alternatifs une partie de cette somme », indique un participant. « Celle-ci est utilisée par l’opérateur historique pour investir dans son réseau de fibre optique ou pour acheter les droits du foot », poursuit ce dernier.
Au quatrième semestre, Orange aurait recruté 54% des nouveaux abonnés, et « Quand un acteur dominant commence à dépasser les 50 % de part de marché, c’est qu’il y a un problème de régulation », a lâché Xavier Niel.
Sur les 5,2 millions abonnés dégroupés, 3,6 millions ne paient plus leur abonnement à l’opérateur historique. Ceux-ci ont opté pour le « dégroupage total ». Chaque mois, leur fournisseur d’accès à Internet doit alors reverser 9,29 euros hors taxe à France Télécom. En tout, l’addition atteint plusieurs centaines de millions d’euros par an pour les deux poursuivants de l’opérateur historique, Neuf Cegetel et Free.
C’est l’Arcep qui avait fixé ce tarif en 2005 pour les trois années suivantes, en contrepartie de l’acceptation d’une hausse de l’abonnement de France Télécom. Le gendarme des télécoms a lancé cet hiver une nouvelle étude sur le marché du haut débit. Dans ses propositions écrites, aucune allusion n’est faite aux tarifs, mis à part le fait que « les tarifs de l’offre de dégroupage doivent refléter les coûts correspondants ». Mais le régulateur va devoir se pencher sur la question au cours des prochaines semaines.
Source : Les Echos