Une des craintes qui revient régulièrement concernant les enceintes connectées, c’est le respect de la vie privée et la possibilité d’être sur écoute. La CNIL propose ainsi quelques conseils pour réduire au mieux ce risque.
Si, d’après une étude de l’Hadopi et du CSA soutenue par la CNIL, les Français ne sont pas encore totalement convaincus par les enceintes connectées, de plus en plus de produits de ce genre apparaissent sur le marché français. On a récemment vu par exemple le lancement du Google Nest Hub mais surtout, les Freenautes n’ont pas manqué le lancement de la Freebox Delta dont le player est une enceinte connectée. En embarquant l’assistant vocal d’Amazon, Alexa, et Ok Freebox, l’assistant maison de l’opérateur de Xavier Niel, le player Free-Devialet rejoint donc l’Amazon Echo, Google Home et d’autres enceintes sur le marché. Toutefois, un sujet persistant inquiète : la protection de leur vie privée.
La Commission Nationale de l’Informatique et des Libertés propose ainsi quelques conseils pour rassurer les utilisateurs de ces objets connectés et leur permettre d’éviter au maximum les risques d’écoutes intempestives. Pour rappel, voici comment fonctionne en général et très succinctement la plupart des enceintes connectées.
L’utilisateur "réveille" l’appareil avec un mot-clé (Ok Freebox, Alexa, Ok Google, Dis Siri…), votre enceinte analysera ensuite la demande que vous lui ferez ("Ok Google, quel temps fait-il aujourd’hui ?") après avoir enregistré la question dans le Cloud. Une fois cette demande traitée (avec un temps variable), l’assistant vous répondra avant que l’enceinte repasse en veille.
La commission a ainsi séparé la question de la protection de l’utilisateur en trois parties distinctes. Tout d’abord, il est important de s’assurer de la confidentialité des échanges. Pour cela, plusieurs conseils sont donnés.
Il est tout d’abord préférable selon la CNIL de choisir une enceinte possédant un bouton permettant la désactivation du microphone. Pour les abonnés Freebox Delta pas de soucis, le bouton est bien présent sur le player. La suite logique de ce conseil est de désactiver le micro lorsque vous ne souhaitez pas être écoutés et donc d’éviter d’avoir le micro constamment activé. Si votre enceinte ne possède pas le type de bouton évoqué précédemment, il est préférable de la débrancher pour éviter toute activation intempestive.
La CNIL propose également de prévenir les invités de la présence d’une enceinte connectée dans la maison, voir de désactiver le micro lorsque des tiers sont présents. De même pour les enfants, il est conseillé de ne pas les laisser seul avec l’enceinte activée et d’encadrer leurs interactions avec l’enceinte. De plus, il est préférable de s’assurer que l’enceinte est bien paramétrée pour filtrer les informations à destinations des enfants.
Un autre point de vigilance soulevé par l’administration française est celui de l’utilisation des données reçues par l’assistant à des buts publicitaires. En effet, l’écoute constante des enceintes peut servir à établir un profil publicitaire permettant de cibler les utilisateurs lors de propositions commerciales. La encore, la CNIL propose des solutions.
Tout d’abord, assurez-vous de n’utiliser que des services dont vous avez l’utilité. Par exemple sur Alexa, qui fonctionne avec des skills, il est plus judicieux de bien sélectionner les skills utilisés plutôt que d’en faire un stock contenant trois quarts de skills "inutiles". Il faut également être bien au courant de la possibilité d’utilisation des données collectées par l’enceinte à des buts publicitaires. Il ne faut pas hésiter non plus à contacter les SAV des fabricants d’enceintes si vous avez des questions et, le cas échéant, la CNIL.
La CNIL évoque également l’absence d’écran sur les enceintes connectées en général. En effet, même si le Google Nest Hub sorti le 28 mai en France en propose un, la plupart des enceintes se contentent d’une interaction vocale avec l’utilisateur. Il est ainsi difficile d’accéder aux données collectées par votre assistant. Face à cela, il est conseillé de vider régulièrement l’historique de l’assistant depuis le tableau de bord de votre enceinte et de choisir par exemple quel moteur de recherche souhaitez-vous utiliser par défaut.
Des conseils qui peuvent donc s’appliquer à tous les détenteurs d’enceintes connectées, tant les Amazon Echo ou les Google Home que la Freebox Delta qui intègre Alexa sont concernés par ces risques. Il convient donc d’en être conscient et de manipuler ces objets encore récents dans nos foyers avec les précautions nécessaires. La CNIL sert d’ailleurs à veiller à d’éventuels abus de la part des fabricants concernant la vie privée des utilisateurs.
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