Free tacle certains de ses concurrents sur les smartphones subventionnés et souhaite qu’ils respectent la loi
Dans une affaire opposant SFR à Free concernant les smartphones subventionnés, la justice a donné raison le mois dernier à l’opérateur de Xavier Niel lequel dénonçait un crédit à la consommation déguisé. En marge de la présentation des résultats trimestriels d’Iliad et de la présentation du plan "Odyssée 2024" du groupe, le directeur général de la maison-mère de Free est revenu sur cette longue bataille juridique, n’épargnant pas une nouvelle fois la concurrence.
L’opérateur de Xavier Niel en a fait son combat. A la suite d’une saisie de la cour de cassation par Free, celle-ci a dans un premier temps lancé un énorme pavé dans la mare en mars 2018, en estimant que le subventionnement des terminaux dans le cadre de forfaits mobiles était en réalité une facilité de paiement constitutive d’un crédit à la consommation méconnaissant les obligations légales. SFR, contre qui la plainte était tournée, s’est alors remis à un renvoi vers une nouvelle cour d’appel. Dans le viseur, des offres « Carré » de l’opérateur proposées entre 2011 et 2012, dont le prix variait selon l’intégration ou non d’un terminal. Finalement, la Cour d’appel de Paris a rendu son verdict le 24 avril en donnant raison à Free. Elle a confirmé qu’SFR s’est rendu « coupable de pratiques de crédits à la consommation en méconnaissance du respect des dispositions régissant l’information des consommateurs sur ces pratiques ».
Dans une interview accordée aux Echos en marge de la présentation des résultats commerciaux et financiers d’Iliad pour le 1er trimestre 2019, Thomas Reynaud, directeur général du groupe, est revenu sur cette décision, assurant que celle-ci s’applique à tous les opérateurs bien que certains ne s’y conforment pas aujourd’hui : " la cour a confirmé que ces offres [vendues par SFR entre 2011 et 2012, NDLR] avec des téléphones portables subventionnés étaient opaques. La cour de cassation a dit le droit, cela s’applique maintenant à tous même si certains opérateurs ne semblent pas pressés de respecter cette décision" a t-il indiqué, sans citer de noms. Dans son viseur, on retrouve notamment et sans surprise SFR. En réaction à la décision de la cour d’appel, l’opérateur de Patrick Drahi a pour sa part dit certain que « la décision ne remet pas en cause le principe de la subvention, qui permet toujours d’équiper des milliers de Français en terminaux récents », évoquant une « ancienne offre qui ne compte plus de client aujourd’hui ».
Pour Thomas Reynaud, c’est on ne peut plus clair, les subventionnements de mobiles sont non-conformes en l’état et n’ont par conséquent pas lieu d’être : " Quand on achète un réfrigérateur à 400 euros chez Darty à crédit, on doit remplir tout un tas de formulaires : mais quand on achète un smartphone à 1.500 euros, en le payant sur vingt-quatre mois, rien n’est fait pour protéger le consommateur en améliorant la transparence du prix du smartphone", a t-il martelé dans les lignes du quotidien. En somme, Free souhaite "juste que le marché respecte la loi, et que nous ne soyons pas exclus de ce segment simplement parce que nous sommes conformes au droit", a t-il conclu.
Le combat n’est pas pour autant terminé, Free est actuellement en plein combat judiciaire face à Orange, cette fois sur des offres actuelles. Attaqué en juin dernier, l’opérateur historique prévoit toutefois dès cette année de proposer via sa banque mobile un crédit à tous ceux désirant obtenir un financement pour s’offrir un smartphone. Une manière peut-être d’anticiper une future décision n’allant pas dans son sens. A noter que Bouygues, propose également des offres de subventionnement.