Alors que son avis officiel est attendu pour 2022, le régulateur semble plutôt favorable au projet de fusion des deux groupes.
TF1 et M6, comme une évidence ? C’est en tout cas l’opinion du président du CSA, Roch-Olivier Maistre, à l’heure où le projet est scruté de toutes parts et notamment par les concurrents Altice Média et France Télévisions. Pour le CSA, il est “naturel” et “compréhensible” que l’audiovisuel français cherche à développer ses capacités d’investissement et que ses acteurs cherchent à développer “une sorte de souveraineté culturelle“.
L’autorité a d’ailleurs été saisie au début de l’été à ce sujet et doit débuter les auditions des deux diffuseurs ainsi que de nombreux acteurs du marché. Producteurs, concurrents, sociétés d’auteurs amis aussi opérateurs télécoms seront ainsi entendus à ce sujet. Roch-Olivier Maistre rappelle que ce projet émerge alors que le domaine est en pleine évolution : les usages changent avec des modes de consommation de moins en moins linéaires, un nombre d’écrans par foyer en croissance mais aussi l’appétit des géants américains pour le marché de la publicité et des contenus. Une tendance amplifiée par le Covid-19.
Le rôle du CSA n’est pas de “conserver et préserver le statu quo“, affirme son président. L’autorité cherche avant tout à “anticiper et accompagner les transformations à l’œuvre du paysage médiatique“. D’autant que les exemples de consolidations dans ce domaine “se sont multipliés” à l’international, notamment aux Etats-Unis.
Ainsi, l’autorité rendra son avis “quelque part au début de l’année prochaine. Il faudra ensuite que l’on statue sur l’agrément de changement de contrôle capitalistique de la chaîne M6, puis nous aurons à régler le renouvellement des autorisations de TF1 et M6“. Pour rappel, cette fusion ne pourra être réalisée qu’à certaines conditions, outre l’aval du CSA, le projet doit aussi être validé par l’Autorité de la Concurrence, puisque l’acteur en émergeant représenterait les trois quarts du marché français de la publicité sur la télévision gratuite. L’avis de cette dernière doit être rendu en 2022. De plus, un groupe audiovisuel n’est pas autorisé à posséder plus de 7 canaux sur la TNT, or en l’état, les deux groupes en possèdent plus d’une dizaine. La question doit donc être tranchée avant le renouvellement des autorisations de diffusion de ces chaînes.
Le projet avait déjà reçu l’aval du Gouvernement, et les deux partis espèrent avoir finalisé le projet à la fin de l’année 2022.
Source : AFP
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