Alors que la 5G arrive tout juste sur certains marchés dont la Corée du Sud et les États-Unis et qu’elle ne deviendra pas une réalité avant 2020 pour les Français, certains réfléchissent déjà à la 6G. Cette prochaine norme de réseau mobile a en effet été évoquée lors du Brooklyn 5G Summit 2019, qui s’est tenu du 23 au 26 avril et auquel ont participé les équipementiers télécoms Ericsson, Huawei et Nokia. Cette 6G fait d’ailleurs débat dans le secteur, certains planchant pour une évolution de la 5G et d’autres pour une rupture plus nette.
Au Brooklyn 5G Summit 2019, Rajeev Suri, président de Nokia, déclarait : "Ce sommet concerne la 5G, mais c’est aussi l’année 0 de l’ère 6G". Et de préciser sa vision des choses : "Il y a une crainte raisonnable que les gens soient distraits par la 6G, alors que la 5G en est encore à ses balbutiements (…) Mais nous devons aussi reconnaître que des recherches prospectives et des composants technologiques potentiels pourraient être utiles, non seulement pour la 6G, mais aussi pour l’amélioration de la 5G. Et c’est sur cela que les laboratoires Bell travaille." Comme l’indique Peiying Zhu, responsable de la recherche réseaux sans-fil chez Huawei, le groupe chinois a plutôt une approche d’amélioration. Elle déclarait en effet : "Nous avons effectivement conçu la norme avec une approche progressive. De cette façon, c’est un peu planifié." Et d’ajouter que le Huawei aimerait surtout apporter sa contribution s’il s’agit d’améliorer les débits montants, plutôt que les débits descendants.
Mais pour d’autres, membres de l’organisme de normalisation 3GPP, la 6G ne doit pas être développée dans la précipitation et finir comme une simple évolution. Pas question d’une 6G qui coexisterait avec la 5G avant de la remplacer. Il s’agit en effet d’éviter de limiter les perspectives de la nouvelle technologie et de garder certains aspects de la précédente, en voulant justement assurer la transition. Pour Arun Ghosh, de l’opérateur AT&T, l’évolution des communications mobiles pourrait se traduire par l’élimination du modèle cellulaire. "Les réseaux multi-hubs existent depuis des décennies. Ils n’ont tout simplement pas joué dans le réseau cellulaire", a-t-il indiqué, pour expliquer comment s’adapterait l’architecture réseau pour prendre en compte cette évolution. La 3GPP met le dossier sur le tapis, car elle estime urgent que les acteurs se mettent d’accord. Après avoir dit que la 4G suffisait amplement, que la 5G pouvait attendre et qu’il fallait ralentir la cadence, les opérateurs et politiques ont fini par revenir pour demander une normalisation rapide, afin d’accélérer le déploiement et d’être les premiers à proposer la 5G. Or, la normalisation prend du temps. Adrian Scrase explique la position de la 3GPP de la façon suivante : "Ce que je veux dire, c’est que les normes arrivent toujours soit trop tôt, soit trop tard. Il est très difficile d’avoir des normes parfaitement respectées. C’est encore plus difficile lorsque la chronologie ne cesse de changer."
Source : ZDNet
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