Iliad veut plus de marges de manoeuvre et ne pas avoir à subir la pression des marchés imposant la performance et le rendement en toute transparence.
Une mode pas sans raison. De plus en plus d’entreprises quittent la Bourse, dans le secteur des médias mais aussi des télécoms. Après SFR et Altice Europe, c’est au tour d’Iliad de passer à l’acte.
Actionnaire à 70,6% du groupe, Xavier Niel va débourser jusqu’à 3 milliards d’euros afin de racheter les actions des actionnaires minoritaires afin d’aboutir à un retrait total du marché boursier, le tout porté par une prime généreuse de 61 % sur le dernier cours vendredi dernier en marge de l’annonce de offre publique d’achat simplifiée.
Introduit en bourse en 2004, Iliad a longtemps été plébiscité par les investisseurs mais depuis plusieurs années, les valeurs télécoms sont moins appréciées. Dans un entretient accordé au Figaro, Thomas Reynaud, directeur général du groupe, explique les raisons de ce retrait. “Iliad reprend sa liberté et retrouve une indépendance stratégique à 100 %. Notre politique d’investissements très volontariste a créé une forte volatilité sur notre cours de bourse. Nous sommes aujourd’hui dans un cycle d’investissements sans précédent avec la 5G, la fibre et notre expansion à l’international. Cette stratégie s’apprécie à l’échelle d’une décennie et cela ne correspond pas nécessairement aux attentes des « investisseurs actions ». C’est une démarche cohérente. D’autres grands groupes comme Dell aux États-Unis ont fait de même par le passé”, a-t-il indiqué.
L’objectif est clair, créer de la valeur et se donner plus de marges de manoeuvre en investissant sans se risquer à une mauvaise répartition de la valeur.
“Les investisseurs considèrent le marché des télécoms comme mature et attendent des opérateurs une forte génération de cash, et donc le versement de dividendes conséquents. Mais le modèle d’Iliad est différent de celui des autres opérateurs télécoms. Nous sommes toujours une valeur de croissance avec des gains de marché importants. Notre modèle repose sur l’innovation, des prix inclusifs et une très bonne couverture des territoires. Ce modèle requiert des investissements importants dans nos réseaux, ce qui a pu se traduire par des niveaux de valorisation sous pression, notamment par rapport aux opérateurs américains”, explique par ailleurs Thomas Reynaud. En parlant d’investissement, le groupe de Xavier Niel a déjà investi 1 milliard d’euros en 2021 et prévoit le double d’ici la fin de l’année.
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