Potentiel acheteur d’une partie des sites de Free Mobile, Cellnex envisage de s’emparer de 60% de TDF
L’opération pourrait se boucler à hauteur de 3 milliards d’euros. Mais rien d’officiel.
« Des opportunités vont se présenter, dans tous les pays où nous sommes présents », a assuré récemment Tobias Martinez PDG de Cellnex. Au-delà des pylônes codétenus par Telefonica et Vodafone au Royaume-Uni lesquels sont officiellement en vente, l’opérateur d’infrastructure a également des vues dans l’hexagone. « La France aussi est un marché très attrayant », a fait savoir le patron. Déjà partenaire du géant espagnol en Italie, Free pourrait ainsi lui céder une partie de ses sites mobiles dans l’Hexagone selon Les Echos. En tout cas, le groupe de Xavier Niel étudie officiellement la vente de 5700 de ses pylônes, plusieurs fonds d’investissement sont sur le coup mais rien est fait pour le moment. Aujourd’hui, c’est sur un autre dossier quel le géant espagnol espère frapper fort, à savoir le rachat de TDF, actuellement en vente. Le principal opérateur d’infrastructures de télécommunications sans fil d’Europe envisagerait ainsi de racheter 60% du capital de TDF pour 3 milliards d’euros, a révélé hier le quotidien espagnol Expansion mais Cellnex s’est refusé à tout commentaire.
Plus de 4 ans après avoir changé de propriétaire, TDF se prépare donc à changer une nouvelle fois de mains. La récente vente des pylônes de SFR semble faire des émules. Les actionnaires de TDF et de ses 14 000 pylônes cherchent à céder leur part au sein de l’opérateur d’infrastructures, lequel exploite la diffusion radio et TNT, la couverture très haut débit mobile et le déploiement de la fibre optique dans l’hexagone. Les propriétaires actuels, le canadien Brookfield (45 %), le trio emmené par le néerlandais APG, le canadien PSP et le britannique Arcus ( à 45 %), ainsi que Crédit Agricole Assurances (10 %), ont mandaté les banques Morgan Stanley et BNP Paribas en vue d’une cession supérieure aux 3,5 milliards d’euros atteints en 2014 lors du précédent rachat. Il s’agirait d’une opération financière plutôt qu’industrielle. Celle-ci permettrait aux futurs acheteurs de profiter de l’expertise de TDF dans le monde de l’audiovisuel et de mettre la main sur une portefeuille conséquent d’actifs, notamment de près de 13 900 pylônes, en croissance de 15% par an depuis 2016. Une chose est sûre, les fonds d’infrastructures raffolent des actifs de long terme. TDF se présente donc comme une opportunité en or pour les investisseurs, surtout que le groupe a réussi à maîtriser sa dette depuis 2014.
Si les voyants sont au vert financièrement pour Cellnex, l’année 2018 a été, à ses yeux, bien trop calme en matière d’investissement. Seulement 670 millions d’euros contre 3 milliards investis dans l’achat de pylônes entre 2014 et 2017. La faute à un manque de sites disponibles dans les pays ciblés mais aussi à certains opérateurs à la stratégie différente.
Cellnex compte aujourd’hui 23.400 sites de tours télécoms, en augmentation de 8000 sites depuis 2015 à la suite d’acquisitions ou fusions. Partenaire important de Bouygues Telecom, le groupe espagnol lui a notamment racheté des pylônes avant de signer avec lui un contrat portant sur l’exploitation de 3000 sites avant d’étendre plus récemment son partenariat avec l’opérateur sur la 5G.