C’est officiel, le gouvernement revoit la chronologie des médias pour Netflix et consorts
Le décret SMAD, définissant les nouvelles obligations pour les plateformes SVOD concernant le cinéma français et la diffusion des films est dorénavant inscrit au journal officiel.
Un tournant dans le paysage audiovisuel français. Les plateformes font désormais partie intégrante du circuit de financement et de distribution du cinéma en France. Pour rappel, ce décret impose ainsi à Netflix, Disney+ et consorts de financer la production audiovisuelle française et européenne, en échange d’une diffusion plus rapide des films sur leurs plateformes.
Ainsi, comme indiqué dans l’article 14 de ce décret SMAD, le taux de participation d’un service de SVOD “à la production d’œuvres cinématographiques et audiovisuelles, européennes ou d’expression originale française” doit atteindre “25% [de son chiffre d’affaire français ; NDLR] lorsqu’il propose annuellement au moins une œuvre cinématographique de longue durée dans un délai inférieur à douze mois après sa sortie en salles en France” et 20% dans les autres cas. Cette mesure sera effective dès le 1er juillet prochain.
De quoi donc permettre d’accélérer la diffusion des long-métrages sur nos plateformes, puisque la précédente chronologie des médias imposait un délai d’attente de 36 mois. Cette décision, si elle peut réjouir le consommateur, devrait déplaire à Canal+. La chaîne cryptée était en effet avantagée par la situation actuelle, avec une diffusion entre 6 et 8 mois après la sortie en salle d’un film. Au point que la filiale de Vivendi envisage même une transformation en plateforme de SVOD, afin de bénéficier des mêmes avantages, sans les obligations qui viennent avec son statut de chaîne payante de la TNT. Afin d’éviter cette situation, Canal propose ainsi que le délai de diffusion soit raccourci à 3 ou 4 mois.