Fibre optique : deux communes se plaignent à l’Arcep des délais inacceptables, SFR se dédouane
Les problèmes de raccordement à la fibre optique commencent à peser. Deux communes montrent les dents.
C’en est trop pour les communes de Meyzieu et Saint-Priest, près de Lyon. Face aux problèmes nombreux et répétés de connexion à la fibre optique, avec par exemple près de 1 200 plaintes en 2020 dans le cas de Saint-Priest, elles ont décidé de faire front commun et de saisir le gendarme des télécoms et le secrétaire d’État au Numérique. Les nombreuses remontées n’ayant rien donné, il s’agit aujourd’hui de taper du poing sur la table afin de dénoncer une situation inacceptable à l’heure du développement d’usages comme le télétravail. Elles comptent notamment récolter un maximum de témoignages dans le but de charger le dossier et de faire bouger les lignes.
SFR dans le viseur
Dans un communiqué commun, les deux communes dénoncent le fait que “les dysfonctionnements s’accumulent ces dernières années” et que “certains sont excédés”. En cause, selon les élus san-priods, le “fait que SFR n’a pas forcément mis en cohérence le développement démographique récent et les infrastructures nécessaires pour accompagner cette évolution”.
Chargé du déploiement de la fibre optique dans ces deux communes, c’est SFR qui se retrouve dans le viseur. La filiale d’Altice avait en effet signé un contrat en 2013 et s’était engagée à finaliser le déploiement en 2017 dans 13 communes de l’agglomération lyonnaise, dont font justement partie Meyzieu et Saint-Priest.
C’est au niveau des raccordements que ça coince, selon Altice
Interrogé à ce sujet par le Progrès, Alice-France, la maison-mère de l’opérateur au carré rouge, a expliqué la situation, évoquant deux aspects bien distincts que sont le déploiement des infrastructures et le raccordement effectif des abonnés.
“Il y a deux aspects. Le premier est la construction du réseau. Nous avons tenu nos engagements. Sur Meyzieu, c‘est plus de 100 % de l’objectif de départ qui a été atteint. Sur Saint-Priest, l‘objectif de départ était de 22 900. Aujourd’hui, on a déployé plus de 23 900 prises”, explique Cyril Frantz Honegger, délégué régional Centre-Est du groupe Altice-France.
Selon lui, c’est la seconde phase qui pose problème. “C’est l‘exploitation du réseau. Nous avons rencontré des difficultés de qualité et des échecs aux raccordements à un taux anormal. Nous avons pris la mesure de cette difficulté et un plan de reprise a été mis en place notamment sur les armoires de rues les plus impactées. Nous avons mené aussi une sensibilisation des intervenants des opérateurs commerciaux qui interviennent dans les armoires à une plus grande vigilance dans la qualité de leurs interventions. Toutes nos actions n‘ont pas encore porté leur fruit, mais nous sommes mobilisés”, assure-t-il.
Sources : Le Progrès et Lyon Mag