Un retour à trois opérateurs s’éloigne selon Orange, pas de discussions en cours pour Bouygues
Les chances de consolidation s’amenuisent en 2019. Aucun opérateur n’est vendeur.
Ça se complique, au point mort ! Pourtant observateurs et opérateurs eux-mêmes y croyaient au point de se poser la question de savoir qui rachètera qui ? Free a assuré en septembre dernier qu’il ne sera pas le déclencheur, SFR persiste et signe, l’opérateur n’est pas vendeur, Bouygues Telecom se verrait bien quant à lui continuer à quatre mais reste ouvert à une opportunité alors qu’Orange ne cesse de le répéter, l’agrume ne jouera aucun rôle si ce n’est de faciliter une consolidation qu’il considère inévitable. "Aucune théorie économique ne peut justifier la coexistence de quatre opérateurs dans un pays de la taille de la France. Bouygues, puis SFR et aujourd’hui Free, il y en a toujours un qui souffre : baisse des revenus, chute du cours en bourse… Je pense qu’il en faut trois, car la révolution digitale nécessite des investissements énormes", a soutenu Stéphane Richard en octobre dernier. L’opérateur historique a même évoqué une fenêtre de tir au 1er semestre 2019, soit après le processus de réattribution des fréquences mobiles arrivé à son terme fin 2018. «Pendant les périodes d’appel d’offres, nous avons une obligation de ne pas discuter entre opérateurs, à quelque titre que ce soit» avait alors expliqué Martin Bouygues.
Mais c’était avant, pourtant pas si loin. Aujourd’hui, l’éventualité d’un schéma de consolidation semble s’éloigner nettement du moins à court terme. En marge de la présentation des chiffres d’Orange et de Bouygues Telecom hier, les patrons des deux opérateurs n’ont pas caché leur pessimisme, rapporte Les Echos. D’abord Martin Bouygues assurant avoir « aucune discussion avec d’autres opérateurs » et n’avoir été contacté « par aucun d’entre eux ». Et d’ajouter que « S’il devait y avoir des discussions entre d’autres opérateurs, immanquablement ils finiraient par nous contacter puisque, forcément, cela poserait des questions de remèdes. » Un peu plus tard, Stéphane Richard en a rajouté une couche, estimant que " le niveau d’espoir que la consolidation se fasse en France a baissé, c’est regrettable mais c’est incontestable." La réalité, aucun opérateur n’est vendeur, SFR a refusé une offre de Bouygues au printemps 2018, « On avait des différends sur tout, la finalité, le prix… » a commenté hier Martin Bouygues. Le marché va donc continuer pour le moment à quatre. En attendant, l’arrivée de la 5G va nécessiter des investissements colossaux. L’un des quatre ne suivra peut-être pas et à ce moment là…