TF1 : les accords de distribution signés avec Orange, Free, SFR et Bouygues soignent son bilan 2018
Si le groupe TF1 peut se targuer de bons résultats en 2018 avec notamment une hausse de ses recettes publicitaires, la filiale de Bouygues Telecom peut aussi dire merci aux contrats de distribution signés dans la difficulté avec les opérateurs télécoms.
Après une chute de 42% en bourse en 2017, TF1 retrouve des couleurs en rassurant les marchés. Le titre du groupe s’est en effet envolé de 17% en marge de la publication, hier, de ses résultats annuels 2018. Le bilan est positif, le sursaut en est même salvateur. Le chiffre d’affaires consolidé du groupe s’élève à 2 288,3 millions d’euros, en hausse de 155,9 millions d’euros, soit +7,3% par rapport à 2017. Cette progression est portée principalement par les Antennes, les audiences liées à la Coupe du Monde et les accords de distributions signés au cours de l’année à la suite d’un long bras de fer avec l’ensemble des opérateurs télécoms, sans omettre la bonne performance du chiffre d’affaires publicitaire télévision et digital, fait savoir la filiale de Bouygues.
D’après les informations des Echos, TF1 toucherait dorénavant en année pleine, "entre 50 et 60 millions de la part d’Orange, de SFR, Bouygues Télécom et Free" pour la diffusion de ses chaînes de télévision gratuites ( TF1,LCI ,TMC…) et l’intégration de ses services associés ( replay, start-over etc). Les recettes publicitaires du groupe TF1 sont ainsi passées de 1567,7 millions d’euros en 2017 à 1 662,2 millions d’euros en 2018. « Les revenus comprenant le replay sur MYTF1 et les contrats de distribution avec les opérateurs télécoms ont compensé la baisse de la publicité télé », indique dans les lignes du quotidien, Jean-Baptiste Sergeant, analyste chez MainFirst. En effet, le chiffre d’affaires publicitaire des chaînes gratuites du groupe est en recul au quatrième trimestre.
En revanche, si TF1 a réussi son pari de faire passer les opérateurs à la caisse à coups de pression et d’ultimatums, Les Echos estiment que les telcos pourront très facilement renégocier leurs contrats puisque ceux-ci ne valent que pour "trois à cinq ans". De quoi "bousculer les règles du jeu en essayant de récupérer une part du gâteau publicitaire". A l’heure où TF1 développe la publicité ciblée en souhaitant accélérer sur la géolocalisation des utilisateurs via les box tout en intensifiant les achats programmatiques (automatisés) de publicité avec notamment la création d’une régie en partenariat avec ProSieben et Mediaset, le groupe va avoir à l’avenir besoin des données des opérateurs télécoms. Ces derniers pourraient à leur tour demander un partage de la valeur créée. Une première.