Free Mobile : un maire assure faire son maximum, mais rappelle avoir des obligations
Des riverains veulent plus de concertation. Le maire de la commune dit ne pas avoir que ça à faire, tout en rappelant les obligations de couverture et le coût des procédures judiciaires.
Malgré la tentative de quelques riverains de faire avorter le projet, un pylône de 32 mètres a été implanté le 30 avril dernier par Free près du bourg de Vauchrétien, sur la commune Brissac Loire Aubance, dans le département de Maine-et-Loire. L’équipement se trouve plus précisément sur un terrain privé, près de la D127.
“Au-delà du fait que l’antenne gâche le paysage et se trouve en zone classée agricole, la multiplication du nombre de mâts a un impact environnemental. Nous avons la 4G, bientôt la 5G, jusqu’où est-ce qu’on va aller ? Nous voulons bien être sacrifiés sur l’autel de l’intérêt général s’il le faut, mais nous voudrions avoir des réponses à nos questions”, plaident les opposants.
Ils s’interrogent par ailleurs sur les modalités d’installation sachant qu’une première déclaration préalable de travaux a été annulée en septembre 2020 lorsqu’ils se sont tournés vers la justice administrative et qu’une seconde a été déposée dans la foulée. Une deuxième requête ayant fait l’objet d’une nouvelle requête d’annulation en janvier 2021.
“L’idée n’est pas de faire la guerre aux antennes, mais l’arrêté pris par la mairie revêt certaines irrégularités”, explique Sandrine Taugourdeau, l’avocate sollicitée par un couple faisant partie des opposants. Et de préciser : “Normalement, il y a une concertation du public pour lui donner la possibilité de connaître les conséquences de l’implantation d’une telle antenne. 32 mètres, ce n’est pas rien.”
“Les riverains se demandent pourquoi le principe de mutualisation des antennes entre opérateurs n’a pas été appliqué, surtout qu’il y a quatre pylônes sur le territoire de Vauchrétien et la mutualisation est une obligation du Code des postes et des télécommunications électroniques. Pourquoi pas l’une ou l’autre ? Mais surtout, nous n’arrivons pas à savoir quelle est l’autorité compétente pour demander aux opérateurs une étude de mutualisation des antennes”, explique l’avocate.
La maire estime faire le nécessaire, mais il y a des limites
Au sujet de la nouvelle déclaration de travaux, Sylvie Sourisseau, maire de Brissac-Loire-Aubance, apporte des explications : “À ce moment-là, l’opérateur a annulé sa première demande de permis et en a refait une en déplaçant la position du mât de dix mètres. Sans doute pour des raisons techniques et pour l’éloigner encore plus des habitations”.
“Nous avons des obligations vis-à-vis de l’État pour la couverture du réseau mobile et la suppression des zones blanches. Il y va de l’intérêt général, ne serait-ce que pour porter secours”, rappelle l’élue qui souligne au passage que “ces procédures judiciaires ont un coût pour la commune”, que “c’est de l’argent qui ne va pas ailleurs”.
Sylvie Sourisseau revient également sur l’aspect mutualisation, assurant que la commune fait son possible depuis deux ans pour éviter la multiplication des équipements. “Si nous n’avions pas fait ce travail, nous aurions trois ou quatre antennes de plus à Brissac”. L’élue ajoute d’ailleurs que ce nouveau pylône doit justement être mutualisé. “Cette antenne va permettre d’enlever une antenne Orange et mutualiser celle-ci avec Free”, indique-t-elle.
Enfin, oui à la concertation, mais il y a des limites. “Si nous devions faire des concertations à chaque fois qu’un permis de construire est déposé, nous ne nous en sortirions pas”, rappelle le maire.
Source : Ouest France