Fibre optique : Orange ne respecterait pas ses engagements et jouerait avec les chiffres, selon un maire
Le déploiement de la fibre optique dans l’agglomération de Brive n’avance pas assez vite pour le maire. Parlant d’un non-respect des engagements pris par Orange, chargé des travaux, il a décidé de se tourner vers l’Arcep. L’opérateur affirme être pourtant dans les clous.
Le déploiement de la fibre optique à Brive et dans les 14 communes de son agglomération est confié à Orange depuis 2013. Selon l’engagement pris par l’opérateur, le chantier doit arriver à terme en 2020. Sauf que les engagements ne seraient pas tenus, avec des travaux qui prendraient plus de temps que prévu, comme le déplore Frédéric Soulier, le maire de Brive et président de l’agglomération, à nos confrères de France Bleu. Orange n’est parvenu qu’à un tiers de prises éligibles, en n’équipant en plus que quatre communes : Brive (48,5 %), Malemort (18,3 %), Cosnac (9 %) et Ussac (3,6 %).
Mais ce qui irrite encore plus Frédéric Soulier, c’est la manipulation des chiffres pour augmenter mécaniquement le pourcentage de couverture revendiqué. Selon lui, Orange « ne s’appuie plus sur la base cadastrale, mais sur les indicateurs de l’INSEE ». On passe ainsi de 31 à 33,5 %.
Orange affirme tenir ses engagements, et même être en avance
Du côté d’Orange, on se dit « surpris », au regard de l’étroite collaboration et de l’avance d’un an sur le calendrier initial. Le porte-parole de l’opérateur indique en effet que la convention prévoyait 24 769 logements raccordables fin 2018 et qu’il y en avait finalement 32 730.
Une différence de point de vue qui s’expliquerait, d’après Frédéric Soulier, par le fait qu’ « Orange utilise six états différents pour parler du déploiement. C’est fait pour masquer le retard ».
Le maire s’en remet au gendarme des télécoms
Quelque chose à récemment incité Frédéric Soulier à passer à la vitesse supérieure, à montrer les dents. Orange lui a proposé la signature d’un avenant repoussant la fin du chantier à 2022, avec en plus une clause pour « qu’il ne reste pas plus de 15% de prises à raccorder en 2022 ». La clause de trop. Pour lui, « ce n’est pas acceptable ».
Parlant « d’une relation de confiance entamée », avec un « compte (qui) n’y est pas », il prévoit ainsi de saisir l’Arcep, le gendarme des télécoms. Pour lui, il n’y a pas d’autre moyen de faire pression, "car le contrat signé, alors (qu’il n’était) pas aux affaires, ne comprend pas de pénalités à appliquer à Orange en cas de retard ».
Source : France Bleu