Le gouvernement doit revoir sa copie.
A l’heure où les suspicions d’espionnage pèsent sur Huawei avec un appel au boycott lancé récemment par les Etats-Unis auprès des partenaires, le gouvernement a décidé d’avancer sur le dossier en ne bloquant pas directement le 1er équipementier réseau au monde mais en déposant un amendement visant à obliger les opérateurs à demander une autorisation préalable à l’exploitation des réseaux de télécoms, en vue du déploiement de la 5G. Si l’objectif, est d’assurer la sécurité des réseaux mobiles, cette volonté d’un encadrement plus stricte a été jugée prématurée par le Sénat.
Comme le rapporte l’AFP, la chambre haute du Parlement français a rejeté mercredi l’amendement de l’Etat à la loi Pacte, lequel a été présenté "dans le cadre de l’examen en première lecture du projet de loi pour la croissance des entreprises". La conviction du Sénat est fondée, le sujet doit faire l’objet "d’un débat approfondi". "C’est un sujet qui dépasse largement le cadre d’un simple amendement", a indiqué à ce propos la rapporteure de la commission spéciale Pacte. Mais le gouvernement n’en démord pas, l’amendement "ne vise pas un équipementier en particulier" et "c’est absolument stratégique", s’est-il défendu par la voix du ministre de l’Économie, Bruno Le Maire. Lequel a d’ailleurs martelé devant les sénateurs : "toutes les antennes relais que vous avez dans vos territoires (…) sont susceptibles de faire l’objet d’espionnage."
"Si des décisions doivent être prises concernant certains matériels ou certains fournisseurs, il est absolument indispensable que les opérateurs en aient connaissance au plus vite et en tout état de cause avant l’organisation de l’appel d’offres sur les fréquences 5G prévu au second semestre 2019", a souligné la fédération.
Pour rappel, SFR et Bouygues Telecom utilisent du matériel Huawei en France au contraire de Free. De son côté, Orange a déployé récemment plusieurs antennes 5G de la marque dans la région de Montpellier pour des expérimentations en circuit fermé, rapporte Challenges. Le PDG de l’agrume est catégorique, "il n’y a aucun équipement d’Orange dans le cœur de réseau et dans l’accès radio en provenance de Chine, ni de Huawei, ni de l’autre chinois qui s’appelle ZTE" a t-il fait savoir le mois dernier. Actuellement, les opérateurs se plient déjà à des règles, à savoir ne pas utiliser d’équipement réseau Huawei dans la partie la plus sensible de leur réseau, ne dépasser une proportion de 50 % et ne pas y avoir recours en Ile-de-France.
Source : AFP/ Challenges
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