Les promotions à vie et autres pressions tarifaires sur le marché des télécoms en France, bientôt de l’histoire ancienne ? C’est en tout cas ce que présage Fitch Ratings.
Dans un rapport intitulé
"Télécommunications françaises : Guerres de prix, victoires à la Pyrrhus et recherche de la valeur à long terme", l’agence de notation financière de premier plan fait part de ses prévisions à l’heure où les opérateurs hexagonaux appliquent l
es tarifs les plus bas en Europe.
Selon Fitch Ratings, il est peu probable que le marché français des télécoms connaisse une nouvelle contraction majeure après une période de vive concurrence et de guerre des prix. "Cette vue est indépendante de la question de savoir si la consolidation spécifiée du marché aura lieu ou non", précise l’agence pour qui l’amélioration de l’équilibre des parts de marché entre les quatre opérateurs de réseau mobile existants et les besoins d’investissements élevés tant dans la fibre optique, "devraient sous-tendre un environnement de marché plus rationnel".
Néanmoins, le rapport estime la stabilisation du marché "comme étant naissante et non partagée équitablement sur le marché". Ce dernier note également "de meilleures tendances du revenu moyen par utilisateur (ARPU) chez les opérateurs qui semblent s’être concentrés sur la qualité et la convergence des réseaux et des services."
S’agissant par exemple d’Orange, Fitch Ratings observe que l’adhésion des consommateurs à la convergence fixe-mobile a permis à l’opérateur historique "d’établir une forte position sur le marché", tout en contribuant "à maintenir de bonnes tendances en matière de revenus pour les activités nationales de l’opérateur, même si des investissements importants continueront à supprimer les flux de trésorerie disponibles pendant encore deux à trois ans." Un investissement stratégique judicieux selon le rapport, qui générera à terme "une valeur économique à long terme et contribuera à renforcer sa part de marché dans les secteurs fixe et mobile."
A propos d’Iliad, présenté comme le perturbateur du marché, l’agence relate que le groupe de Xavier Niel a quant à lui vu "ses paramètres d’exploitation s’amoindrir sensiblement. L’entrée sur le marché de son service Free Mobile en 2012 a marqué le début d’une guerre des prix longue et dommageable." Et d’ajouter que la conséquence directe de tarifs promotionnels aussi bas que 0 euro/mois, est tout simplement un ARPU mobile mixte de l’ordre de la moitié de celui de ses rivaux. La maturité de la clientèle de Free, avec une part de marché d’environ 21% du marché des clients mobiles et des niveaux élevés d’investissements réseau requis, a conduit l’agence à s’attendre à une approche plus pragmatique et raisonnable en matière de tarification.
Sur le plan opérationnel, SFR d’Altice n’a guère progressé, tant au niveau mobile que fixe, bien que des améliorations aient été constatées. Fitch considère sa performance affaiblie comme la preuve qu’une réduction des coûts peut être une source de distraction et nuire au succès commercial.
Cet article a été repris sur le site Univers FreeBox