«Quand on ramène un mauvais bulletin de note à la maison, on ne fait pas le malin», la police des télécoms gronde Orange
Le président de l’Arcep appelle Orange à un peu de "modestie" en réponse aux dernières déclarations du PDG de l’opérateur sur sa mise en demeure anticipée sur la qualité de service de la téléphonie fixe.
Dans un communiqué adressé au régulateur, Stéphane Richard a dénoncé jeudi, "une communication objectivement erronée" de l’Arcep eu égard à la mise en demeure de l’opérateur historique et à la menace brandie à son égard, à savoir une amende pouvant aller jusqu’à un milliard d’euros si celui-ci ne se met pas en conformité avec ses obligations de délégataire du service universel d’ici la fin de l’année.
De son côté, le secrétaire général d’Orange, Nicolas Guérin a également vivement réagi en jugeant notamment la forme de la mise en demeure "incompréhensible", tout en critiquant dans les lignes des Echos, le choix de la date, à la veille de la présentation des résultats trimestriels de l’opérateur historique.
Visé, le président de l’Arcep n’a pas manqué de répondre à ces critiques dès le lendemain soir, le 26 octobre, sur le plateau de Franceinfo. Sébastien Soriano persiste et signe, il y a bel et bien une dégradation progressive de la qualité de service autour du réseau cuivre. "La réalité, ce sont des abonnés du téléphone qui sont aujourd’hui sans réseau. Sur tous les indicateurs de qualité sur lesquels Orange doit obtenir des résultats, 7 sur 12 ne sont pas au rendez-vous. Je vous donne un exemple : quand vous avez le téléphone coupé, plus d’un abonné sur cinq est réparé en plus d’une semaine. Le cahier des charges prévoit que cela doit être réparé en 48 heures pour 85% des gens. Donc on a des dérapages très importants", justifie t-il avant de sermonner Orange en se fendant d’une métaphore : "Ce sont des personnes âgées, qui peuvent être coupées du monde, qui n’ont pas forcément internet… Ce sont des courriers de consommateurs, d’élus, de préfets, c’est le Défenseur des droits… Ce sont des gens qui sont en souffrance. Donc j’appelle Orange à la modestie. Quand on ramène un mauvais bulletin de note à la maison, généralement on ne fait pas le malin." Le message est passé.
L’histoire devrait toutefois se terminer par une "happy end"", "nous ne paierons aucune amende" a fait savoir le secrétaire général de l’opérateur historique puisqu’Orange rentrera dans les clous et que la situation sera rétablie "sur chacun des paramètres soulevés par l’ARCEP".