Free “déroge à pas mal de dogmes” récemment mais il était temps de changer de stratégie selon des analystes
Une semaine riche en événements, placée sous le signe du changement. Alignement sur la concurrence avec une nouvelle politique tarifaire sur le fixe, symbolisée par des promotions inédites la première année et une augmentation significative des prix ensuite, surprenant achat de droits de diffusion de la Ligue 1 de football, bref, en quelques jours, Free a modifié largement son orientation. Objectif, recruter de nouveaux clients. Tour de table des analystes.
Après avoir réorganisé récemment sa direction, Free entame un nouveau chapitre en infléchissant sa stratégie. « En très peu de temps, Free déroge à pas mal de dogmes, mais on leur reprocherait de s’entêter sur une stratégie qui semble aujourd’hui montrer ses limites », a réagi Philippe Pestanes, expert télécoms et médias au sein du cabinet Wavestone. Au sujet des nouvelles offres Freebox, le choix du mimétisme concurrentiel n’est pas surprenant aux yeux d’un analyste parisien du secteur resté anonyme, « c’est un groupe dont la croissance a ralenti, et qui doit changer pour adopter une stratégie qui ressemble beaucoup plus à celles de ses concurrents, celle d’un opérateur mature et pas d’un nouvel entrant ». Et d’ajouter « leur stratégie d’offre simple a très bien marché » jusqu’à présent « mais quand on a plus de 20% de part de marché, une offre simple ne suffit plus ». Pour rappel, Free a perdu 19 000 abonnés sur le fixe au premier trimestre 2018, le revenu moyen par abonné ayant baissé de 1,60 euros.
S’agissant de la multiplication constatée des promotions de l’opérateur en dehors des ventes privées, celle-ci devrait permettre à Free « de tenir ses volumes » de vente « jusqu’en septembre » et le lancement de la V7, souligne Sylvain Chevallier, associé chez BearingPoint. Enfin, en raflant le lot 6 lors de l’attribution des droits TV de la Ligue 1 (2020-2024), à savoir les meilleurs moments en quasi-direct et un magazine (VOD), Philippe Pestanes du cabinet Wavestone suppose que Free n’ira pas forcément plus loin dans l’achat de contenus et « restera sur un positionnement raisonné ». Avec cet achat, l’opérateur de Xavier Niel souhaite peut être seulement définir de nouveaux services numériques et reconquérir certains technophiles.
Source : AFP