L’Europe veut encourager l’investissement des opérateurs dans la fibre optique
Pour favoriser les co-investissements un accord informel sur une loi qui dérèglemente les investissements réalisés à plusieurs opérateurs a été conclu par le Parlement et les Etats membres de l’Union européenne.
Une des propositions faites il y a deux ans dans le but de moderniser les lois européennes sur les télécoms qui sont entrées en vigueur il a y une quinzaine d’années consistait à, dans le cas de la création d’un nouveau réseau, alléger la règlementation qui pèse sur les opérateurs si ces-derniers investissements ensemble pour le construire.
Selon Reuters, Bruxelles serait parvenu à un consensus sur un "accord conclu la semaine dernière et en cours de finalisation qui concrétise cette promesse de dérégulation pour les opérateurs historiques qui s’entendraient avec un concurrent pour déployer un nouveau réseau de fibre ou le financer sur une longue période en échange de l’accès à certains droits".
Ce texte devrait ravir les Orange, Deutsche Telekom, Telecom Italia et autres opérateurs historiques qui bénéficieront d’un assouplissement des règles actuelles s’ils partagent l’investissement avec un de leurs concurrents. L’Europe entend ainsi permettre "aux opérateurs de ne pas grever leur budget, les encourageront à investir davantage dans les réseaux de fibre optique" explique l’agence, afin de ne pas creuser le retard dans le déploiement de réseaux très haut débit et permettre l’adoption rapide de la 5G qui repose sur une montée en puissance des réseaux actuels.
Rémy Fekete, spécialiste télécoms pour le cabinet Jones Day, interrogé par La Tribune dressait le tableau suivant il y a deux ans "Aujourd’hui, pour accéder au très haut débit, on en a besoin d’un maillage territorial, notamment en fibre optique. [De fait, les autoroutes de câbles en cuivre ou en fibre optique qui parcourent les pays sont indispensables pour accéder à l’Internet fixe. Mais elles le sont aussi pour le mobile car elles permettent de connecter les antennes mobiles au réseau, Ndlr] L’ennui, c’est que déployer de la fibre, c’est compliqué : cela nécessite de nombreuses autorisations, et le coût des travaux est considérable. Or depuis longtemps, lorsque les opérateurs déploient leur propre réseau en fibre, pour lequel le retour sur investissement est relativement faible et lointain, ils sont encore soumis à des obligations de partage d’infrastructures, lesquelles handicapent l’attractivité de leurs investissements."
Verdict le 5 juin, jour où la Commission, le Parlement européen et les Etats membres devront statuer sur ce projet de texte.
source : La Tribune