Rémunération des chaînes gratuites : Free attend des règles claires et s’interroge sur le futur de la TNT
Alors que Free vient de signer un accord global de distribution avec M6 et négocie encore et toujours avec TF1, le DG d’Iliad, est revenu sur le dit conflit ce matin lors d’une audition devant la Commission des affaires économiques.
A l’heure où une loi audiovisuelle se profile, Maxime Lombardini en a profité pour aborder « ce vide juridique » qui permet à des opérateurs privés de demander « une rémunération élevée » pour la distribution de leurs chaînes gratuites sur les réseaux cuivre ou fibre des opérateurs. Pour Free, « il est important que le législateur clarifie ce point : c’est-à-dire, est-ce qu’une licence TNT est un outil qui permet derrière de se rémunérer sur le marché de gros auprès des distributeurs, ce qui peut amener des coupures du signal et qui causera de nombreux problèmes dans le futur ou est-ce qu’une licence TNT, c’est l’utilisation du domaine public et dans ce cadre là, il doit y avoir une neutralité technologique, c’est notre point de vue, le signal doit être disponible sur tous les réseaux sachant que nous ne facturons pas le transport.» C’est d’ailleurs le choix qu’ont fait les Anglais, a t-il ajouté.
Plus largement, Maxime Lombardini estime que le sujet doit être examiné en profondeur faisant état d’un début de réflexion du président de l’Arcep à ce propos : « dès lors que l’on a des réseaux très haut débit fibre qui vont à l’horizon 2021-2022 couvrir 70 à 80% des foyers français et amener un gigabit, ce qui permet d’amener des centaines de chaînes dans une qualité très élevée avec de l’interactivité, ça amène une certaine réflexion sur le futur de la TNT en tant que telle. On n’est pas en guerre contre la TNT mais se dire que l’on va la prolonger et réinvestir dedans alors qu’il y a des réseaux très haut débit sur lesquels on investit des milliards collectivement, je pense que cela mérite réflexion.»
Le mois dernier, Sébastien Soriano avait en effet souligné la présence « d’une faille réglementaire, il y a peut être un trou dans la raquette. Aujourd’hui, la loi n’interdit pas cette rémunération de TF1 et c’est peut être ça qui manque. Il manque peut être un principe très simple qui dit qu’une chaîne gratuite doit être gratuite. » Et d’ajouter qu’ il est nécessaire « de prendre de la hauteur » et de porter la réflexion à un cas plus global sans rester dans le conflit. Car les chaînes de télévision perdent le contrôle, «elles ne vont plus avoir de rapport direct avec les téléspectateurs comme aujourd’hui, elles vont devoir passer par des intermédiaires ». Les premiers étant les opérateurs qui amènent les réseaux , donc Orange, Free et Canal+.