Données personnelles : l’application de rencontres Grindr partageait le statut VIH de ses utilisateurs avec des sociétés tierces
Nouveau scandale sur l’utilisation des données personnelles. L’application de rencontres entres hommes parmi les plus populaires dans son genre aurait partagé avec des sociétés tierces sans en informer ses utilisateurs des données sensibles notamment les résultats de leurs tests VIH qu’ils sont invités à renseigner s’ils le souhaitent sur leur profil.
L’application qui revendique plus de 3,6 millions d’utilisateurs actifs par jour à travers le monde communiquait à deux de ses prestataires qui participent à l’amélioration de l’application, Apptimize et Localytics, certaines informations que les utilisateurs de Grindr renseignent sur leurs profils comme le statut VIH et la date du dernier test effectué. Ces données étaient couplées avec les données GPS, les numéros de téléphones et les e-mails des utilisateurs, a révélé lundi Buzzfeed en se basant sur les résultats d’une enquête menée par l’ONG norvégienne Sintef.
Selon Antoine Pultier, chercheur à Sintef, plus que de la malveillance c’est “l’incompétence de certains développeurs” qui n’étaient pas regardant du tout sur les données envoyées à ces sociétés qui est mise en cause.
Le porte-parole d’Act Up New York, James Krellenstein a dénoncé une énorme rupture des conditions d’utilisations “Grindr est un lieu permettant une liberté de parole assez unique au sujet du sida. Savoir que ces données sont ensuite partagées avec des tierces parties sans que vous ayez reçu une notification particulière, au risque de mettre en danger votre santé et votre sécurité, c’est une énorme rupture des conditions d’utilisation que nous n’aurions jamais cru voir de la part d’une entreprise qui se présente comme défenseuse de la communauté queer”.
Suite à cette polémique, un responsable de Grindr a assuré qu’ils ne vendaient en aucun cas les données personnelles. Le hashtag DeleteGrindr a commencé à se rependre sur les réseaux sociaux. Peu après dans la journée de lundi, Grindr a finalement annoncé à Axios qu’il cessait de partager le statut VIH de ses utilisateurs avec ses fournisseurs tiers.