Hypersensibilité aux ondes: l’agence sanitaire reconnaît les souffrances mais confirme l’absence de lien de causalité
La question de l’électro-hypersensibilité (EHS) est complexe. Ce syndrome se définit aujourd’hui par la seule auto-déclaration des personnes qui en souffrent mais mérite d’être pris en charge d’après l’Anses.
Les douleurs des personnes qui s’estiment hypersensibles aux ondes électromagnétiques, à savoir environ 5% de la population, correspondent à « une réalité vécue » mais il n’existe en l’état actuel des connaissances scientifiques, aucune « preuve expérimentale solide permettant d’établir un lien de causalité entre l’exposition aux champs électromagnétiques et les symptômes décrits », c’est ce qu’il faut retenir de la dernière expertise de l’Agence nationale de sécurité sanitaire.
Maux de tête, troubles du sommeil, de l’attention et de la mémoire ou encore isolement social, les souffrances exprimées sont diverses. Quarante experts ont pendant près de quatre ans investigué un grand nombre d’hypothèses pour comprendre ces symptômes. Résultat, même si aucune nocivité n’est constatée, «néanmoins, les symptômes, qui peuvent avoir un retentissement important sur la qualité de vie de ces personnes, nécessitent et justifient une prise en charge adaptée par les acteurs des domaines sanitaire et social», conclut l’Agence.
Cette expertise est d’ailleurs bien ficelée, celle-ci se base sur l’analyse «de la littérature scientifique et un grand nombre d’auditions (médecins hospitaliers et généralistes, chercheurs, associations et personnes concernées). Elle a également été enrichie de données issues de plus de 500 commentaires complémentaires de scientifiques et parties prenantes intéressées». Enfin, l’Anses donne des recommandations comme la poursuite des travaux de recherche, «notamment en mettant en place des études dont les conditions expérimentales prennent en compte les conditions de vie des personnes se déclarant EHS».