Iliad aura un impact sur le marché mobile italien mais n’inquiète pas plus que cela Fastweb, un futur concurrent
Dans une interview pour La Stampa, le DG de Fastweb est revenu sur la stratégie de son entreprise, poursuivre les investissements dans la fibre et miser sur la 5G. Il considère qu’Iliad va faire bouger les lignes lors de son arrivée sur le marché italien mais seulement sur le secteur du mobile "un marché, à lui seul," qui n’intéresse pas Fastweb qui compte sur la convergence fixe-mobile pour les prochaines années.
L’entreprise de télécommunications italienne rachetée par Swisscom en 2011 est l’un des principaux fournisseurs d’accès à internet italiens et propose également la téléphonie fixe et la télévision. Elle possède son propre réseau FTTH et avait tenté sans succès de prendre sa part dans la fusion Wind-Tre. En janvier 2016 elle s’est donc lancée dans le secteur mobile de la 4G avec son propre MVNO Fastweb Mobile sur le réseau Tim (avec qui elle a déjà un accord pour le développement de la fibre en Italie), et parie sur la 5G pour développer son propre réseau mobile.
Alberto Calcagno, le DG de Fastweb annonce avoir franchi la barre du premier million de client sur le mobile et vise une part de marché de 5%, soit atteindre 4 millions de clients "convergents" d’ici les trois prochaines années. Fastweb en misant sur la 5G en plus de ses investissements dans la fibre optique espère ainsi "avoir la même puissance que la fibre optique en mobilité". "Cela ne nous intéresse pas de grimper dans le classement des meilleurs opérateurs mobiles. La 5G nous donnera l’opportunité de devenir le premier opérateur convergent fixe-mobile" explique Alberto Calcagno.
Sur l’arrivée d’Iliad cela "aura un impact sur le marché, c’est certain. Les français proposeront des offres compétitives, mais ils se concentreront seulement sur le marché mobile, qui, a lui seul, ne nous intéresse pas". Si Iliad va en effet se concentrer sur le lancement et le déploiement de son réseau et de son offre mobile, Maxime Lombardini déclarait en septembre dernier "Même si nous n’avons pas de projet à très court terme, nous avons le sentiment qu’il y a une vraie opportunité dans le l’Internet fixe puisque le pays est relativement peu équipé. Moins de 60% des foyers disposent aujourd’hui d’un accès fixe, là où la France doit être autour de 90%. D’autre part, aucun acteur ne se détache vraiment des autres aujourd’hui. Enfin, le déploiement par Enel, un opérateur de gros, d’un réseau de fibre optique très soutenu par les pouvoirs publics, constitue à nos yeux une opportunité assez unique de rentrer sur ce marché".
Par ailleurs, pas question pour Calcagno de lancer une marque low-cost comme l’a déjà fait TIM avec Kena Mobile pour contrer l’arrivée d’Iliad "Nous voulons nous différencier par la qualité des services que nous offrons et par la transparence que nous garantissons. Trop souvent il y a un rapport opaque entre clients et opérateurs en Italie. Nous voulons rétablir le rapport de confiance en supprimant tous les coûts cachés".
Un discours qui ressemble fortement à celui d’Iliad qui va lancer le quatrième opérateur mobile italien avant l’été "avec des prix réellement bas et plus transparents, sans négliger la qualité. Nous avons beaucoup de marges pour proposer des prix plus bas, sans coûts cachés, de manière transparente. Aspects sur lesquels nos concurrents n’ont pas brillé, spécialement ces derniers mois" affirmait Benedetto Levi, DG d’Iliad Italia, la semaine dernière dans la presse italienne.
source : La Stampa