Affichage des vrais prix des abonnements internet : 60 Millions de consommateurs dénonce les subterfuges utilisés par Bouygues et Orange
Après UFC-Que Choisir, c’est au tour de 60 millions de consommateurs de monter au créneau face à Bouygues Telecom et Orange qui refusent toujours d’inclure la location de leurs box dans le prix des abonnements fixes, au contraire de SFR qui s’est conformé aux directives de la DGCCRF.
Les opérateurs avaient jusqu’au 1 février pour se mettre au diapason de Free. « Eh bien, c’est raté », martèle l’association de consommateurs. « Un mois après la fin de l’ultimatum, le résultat est affligeant : seul SFR a accepté d’inclure sans tergiverser le prix de location de sa box dans le tarif de ses offres, en ajoutant la mention Location box incluse », constate t-elle aujourd’hui amèrement.
Pire encore, « Bouygues complexifie son offre » au lieu de la clarifier. En effet depuis le 23 février, l’opérateur rend disponible à l’achat sa Bbox (89€) et permet de s’affranchir de sa location. Cela fait des années que l’achat de la box n’était plus proposé chez l’opérateur. «Cela lui permet en tout cas de justifier l’affichage en gros d’un tarif hors location de la box. Et tant pis pour les subtilités de l’offre. Le client qui choisit d’acheter la box devra lire les petites lignes bien cachées pour savoir que celle-ci (neuve ou reconditionnée) ne pourra pas lui servir pour un autre abonnement que ce soit chez Bouygues ou ailleurs », dénonce précisément 60 millions de consommateurs.
Du côté d’Orange, le subterfuge diffère, l’opérateur historique « s’est contenté de modifier sa présentation, il conserve le prix d’appel sans inclure la box, et ajoute le coût de cette dernière en plus petit au-dessous, avec un astérisque qui renvoie au tarif total», s’alarme l’association.
Orange se dit en revanche prêt à changer sa présentation dès qu’il saura sous quelles modalités car les interprétations de l’arrêté de 1987 qu’il doit appliquer, peuvent différer. Ce dernier a saisi la DGCCRF dans cette optique. Pourtant la mise en demeure de septembre dernier est on ne peut plus claire : « dans le cas où une offre d’accès internet fixe proposée au consommateur comporte la location payante d’une box, le prix annoncé dans vos publicités et communications commerciales doit indiquer la somme totale qui devra être effectivement payée par le consommateur».
La Répression des fraudes a d’ailleurs indiqué à l’association mener des contrôles pour vérifier la loyauté des offres commerciales et qu’elle tirera « toutes les conséquences du comportement des opérateurs auxquels a été adressée une demande de mise en conformité, notamment, si nécessaire, en termes de sanctions ». Soit une amende de 15000 euros qui n’est pas dissuasive.