TF1 tente de calmer le jeu avec Orange et espère trouver un accord rapidement
Alors que les tensions entre les deux groupes semblent être à leur paroxysme, le patron de TF1, Gilles Pélisson, a fait un appel du pied à Orange dans une interview accordée hier au JDD.
"Mon voeu, c’est que nous trouvions un accord dans des délais proches", lance le PDG du groupe de médias à l’hebdomadaire, visiblement désireux de rouvrir le dialogue. Si TF1 a "bon espoir" de trouver un terrain d’entente avec Orange, son patron n’en démord néanmoins toujours pas : "dès lors que nos contenus, pour lesquels nous investissons près d’un milliard d’euros chaque année, sont vendus par ces opérateurs, il est légitime, comme cela se fait dans la plupart des pays européens, qu’une petite partie nous soit reversée". Sa logique reste inchangée, tout contenu "à très grande valeur" mérite rémunération. Gilles Pélisson le rappelle, les distributeurs que sont Altice/SFR et Bouygues Telecom "l’ont compris". A l’heure actuelle, ces deux groupes sont les seuls à avoir signé avec TF1.
Pour rappel, faute d’avoir trouvé d’accord au 31 janvier 2018, TF1 a suspendu son service de replay sur les box d’Orange dès le lendemain en demandant à l’ex-France Télécom de cesser la diffusion de ses chaînes gratuites. L’opérateur historique n’a pour le moment pas coupé le signal et a reçu une assignation en justice de TF1. Les discussions entre les deux groupes sont au point mort, celles-ci butent sur le montant d’un nouveau contrat. TF1 demanderait 25 millions d’euros à Orange qui refuse de payer des sommes qu’il juge "excessives". L’opérateur historique est aujourd’hui vent debout contre " la prise d’otage" de la Une. Orange reproche à TF1 d’avoir "pour seule justification la volonté d’augmenter ses profits." Fabienne Dulac, la directrice exécutive d’Orange France, a même rajouté une couche récemment, martelant que "les services qui nous sont proposés ne sont pas à la hauteur de l’investissement qui nous est demandé". Orange est finalement passé à l’offensive avant-hier en annulant des campagnes publicitaires prévues sur les chaînes de TF1 dans les semaines à venir.
De son côté, le PDG de TF1 tente toujours de faire entendre l’ambition du groupe, celle "de nouer des partenariats forts avec les distributeurs et de concevoir, avec eux, la télévision de demain. Chaînes de télévision et distributeurs ont tout intérêt à unir leurs forces pour proposer aux téléspectateurs et aux abonnés une offre audiovisuelle ambitieuse, constituée de contenus uniques, et de services qui en modernisent la consommation."