Piratage : « Les représentants des consommateurs ont été exclus »
Le Point a interrogé Julien Dourgnon, Directeur des études et de la communication à l’UFC-Que Choisir, qui s’explique les raison de la réaction de l’association de consommateur suite au rapport de la mission Olivennes sur le piratage
Le Point.fr : Le communiqué publié sur le site de l’UFC à propos du rapport Olivennes est très virulent…
Julien Dourgnon : Nous avons été trompés sur les réelles intentions de la ministre. Madame Albanel a fait croire qu’il s’agissait d’une mission ouverte, il n’en était rien. Les négociations ont été menées de manière tripartite : le gouvernement, les FAI et l’industrie musicale. Les représentants des consommateurs ont été exclus.
Le Point.fr : Mais l’UFC a pourtant été auditionnée ?
Julien Dourgnon : C’était du pipo, une mascarade de démocratie ! Il y avait un parti pris dès le début : celui de la répression. Et la mission se résume alors à un accord interprofessionnel qui vise à augmenter l’arsenal répressif.
Le Point.fr : On peut tout de même souligner des avancées, notamment la suppression des DRM, des films disponibles en VOD plus rapidement…
Julien Dourgnon : Pour le premier point, il ne s’agit que d’un voeu pieux. Quant au second, la sortie avancée de l’offre VOD, elle ne concerne que ceux qui achètent ponctuellement du contenu en VOD, non pas les abonnés qui restent à 7 mois et demi.
Le Point.fr : La promesse de travailler à une offre légale plus attractive n’a donc pas été tenue ?
Julien Dourgnon : Non, l’amélioration de l’offre n’a pas été traitée. Et pourtant, les gens sont prêts à payer si on leur propose des prix plus attractifs, qui correspondent à la réalité des coûts engendrés par la distribution numérique, c’est à dire moindres ! Rien non plus n’a été fait sur le développement de plates-formes indépendantes, des catalogues de niche.