SFR : le comité central d’entreprise se demande s’il y a encore «un pilote dans l’avion» et vote une motion de défiance
Rassurer les salariés et regagner la confiance des marchés n’est pas une mince affaire pour SFR.
On ne peut plus inquiet, le comité central d’entreprise de SFR a voté une motion de défiance à l’encontre de la direction le 29 novembre dernier rapporte l’AFP. Après avoir perdu la confiance des marchés et actionnaires en novembre, dur constat symbolisé par une perte de 60% de la valeur de son titre, Altice voit les salariés de sa filiale française s’alarmer alors que Patrick Drahi a repris les commandes et a multiplié les discours récemment afin de les rassurer. Le magnat des télécoms a également fait parvenir une lettre à 1000 managers les invitant à lui remonter les difficultés qu’ils traversent au quotidien et à lui faire des propositions pour les résoudre.
Pour autant, les syndicats s’estiment "particulièrement dubitatifs quant à l’usage de cette arme à un coup que constitue cet énième changement de gouvernance". Selon eux, Patrick Drahi "doit comprendre qu’on ne gère pas un groupe de dizaines de milliers de salariés comme une PME de 2.000 salariés !". D’après la motion, "le délicat exercice du management de compétences de haut niveau en univers complexe ne saurait en aucun cas être confondu avec l’exécution aveugle de décisions brutales, imposées par un chef de chantier autoritaire, aussi talentueux soit-il par ailleurs".
Au-delà du jeu des chaises musicales dans les hautes sphères de SFR et des augmentations de tarifs qu’il juge "délirantes", le CCE dénonce également « le plan de départ volontaire » enclenché chez SFR qui « suscite un véritable mal-être chez les salariés », sans parler « des réorganisations d’ampleur en interne » sans consultation des instances au préalable. « Y-a t-il encore un pilote dans l’avion», s’interroge enfin le comité central d’entreprise, qui sera pour le moins attentif en ce qui concerne les mesures que la nouvelle direction va prendre afin de remettre "à flot le paquebot SFR". Par cette motion de défiance, celui-ci fait aussi pression et demande des « investissements sérieux pour le service client, l’amélioration du réseau et la prospection commerciale », rapporte les Echos.