Si Julien Denormandie, secrétaire d’Etat à la Cohésion des Territoires a confirmé vendredi dernier qu’un accord pour accélérer les déploiements avec les opérateurs était en vue sur le plan THD, celui-ci sera truffé d’engagements contraignants et douloureux et cela passera également par une densification des réseaux 4G existants. Sur le mobile justement, Free pourrait toutefois en profiter à l’heure où les discussions sur le renouvellement de certaines fréquences ne le concernent pas.
Alors que l’Etat plaide pour une accélération des déploiements afin qu’en 2020 du Bon Débit soit donné à tous les français et en 2022, du Très Bon Débit, celui-ci souhaite également une meilleure couverture mobile et surtout une meilleure perception sur le terrain. Afin de proposer une solution équilibrée, l’Arcep discute depuis quatre mois avec Orange, Free, Bouygues et SFR, l’idée serait « de faire baisser certaines redevances sur les fréquences aujourd’hui payées par les opérateurs » d’après son président Sébastien Soriano, en échange d’un gros effort sur les investissements pour une meilleure couverture mobile par le biais de la construction de milliers de sites notamment en zones isolées. Le gouvernement décidera ou non d’aller dans ce sens. D’après les informations des Echos, 15 000 sites supplémentaires en plus des 33 000 déjà en service pourraient être mis dans la balance.
Une demande démesurée aux yeux d’un responsable du secteur, surtout que Free est le seul opérateur à ne pas avoir de licence arrivant prochainement à expiration au contraire de ses concurrents. Car ce sont les licences 3G attribuées à Orange et SFR en 2001 et à Bouygues l’année suivante qui vont donc arriver à échéance. Les modalités de renouvellement de celles-ci devront quant à elles être établies en 2019. Si il n’est pas concerné, l’opérateur de Xavier Niel souhaite une mutualisation plus poussée des réseaux mobiles dans le but d’accélérer les déploiements, quitte à « trancher avec les positions des autres opérateurs », d’après Maxime Lombardini qui estime que « les pouvoirs publics n’ont jamais osé prôner une forme de volontarisme de la mutualisation. Pourtant, cela permettrait d’utiliser les sites de manière optimale et d’accélérer la couverture sans que cela se fasse au détriment de la diversité. » Oui mais le secteur ne semble pas dupe et y voit là l’occasion rêvée pour Free d’avoir un accès aux infrastructures et réseaux, à bas prix. D’après Les Echos toujours, Orange, SFR et Bouygues Telecom estiment que cela constituerait une « entorse à la concurrence par les infrastructures », tout bonnement inacceptable. « Après l’itinérance en 2012, Free voudrait faire un deuxième “casse du siècle” », martèle d’ailleurs un acteur du secteur.
Pour rappel, L’Etat exige plus d’investissements, des déploiements plus rapides et plus de transparence. Cette accélération, a t-il prévenu, va faire mal aux opérateurs : “nous n’y arriverons pas si nous ne nous faisons pas un peu mal. Et il faut que vous, opérateurs, ayez mal. Car investir plus, c’est mettre plus d’argent encore. Aller plus vite, c’est forcément douloureux”. Des "objectifs fermes, contractuels et opposables" seront pris et suivis de sanctions en cas de manquements. Et pourquoi pas se « substituer aux opérateurs qui ne joueront pas le jeu », a même asséné Emmanuel Macron il y a quelques jours. En l’attente de connaître la teneur exacte des engagements conclus avec les opérateurs.
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