Julien Denormandie, secrétaire d’Etat à la Cohésion des Territoires, est intervenu lors d’une table ronde sur le très haut débit fixe et mobile au congrès des maires. Il s’est adressé aux opérateurs en les prévenant qu’aller plus vite dans le déploiement serait douloureux.
Le secrétaire d’État a rappelé les objectifs de l’Etat et répondu aux maires sur l’accélération du déploiement. “La feuille de route est claire : du bon débit pour tous en 2020, du très haut débit en 2022. Et nous devons préparer la société du gigabit, l’Union européenne ayant fixé un objectif à atteindre pour 2025”.
Pour ce faire il faut plus d’investissements, des déploiements plus rapides et plus de transparence. Cette accélération, prévient-il, va faire mal aux opérateurs : “nous n’y arriverons pas si nous ne nous faisons pas un peu mal. Et il faut que vous, opérateurs, ayez mal. Car investir plus, c’est mettre plus d’argent encore. Aller plus vite, c’est forcément douloureux”. Des "objectifs fermes, contractuels et opposables" seront pris et suivis de sanctions en cas de manquements.
Sur les objectifs de couverture, la seule boussole du gouvernement est “la perception des français sur l’accès au numérique dans leur maison”. Malgré des statistiques qui annoncent une couverture de 98,8% du territoire, “tant que la perception n’est pas bonne, nous sommes en situation d’échec” a-t-il martelé.
Pour ne pas envoyer “des injonctions contradictoires au secteur” comme le disait Sébastien Soriano, président de l’ARCEP, en mettant en garde le gouvernement “contre une addiction excessive aux enchères juteuses par souci budgétaire”, Julien Denormandie affirme que, désormais, dans l’attribution des fréquences mobiles, “l’approche ne sera plus budgétaire, mais en fonction de ce qui est le mieux pour l’aménagement du territoire”.
Par ailleurs le gouvernement est tout à fait prêt à accueillir la volonté d’investir plus des acteurs privés mais n’est, en aucun cas, favorable à un nouveau partage des zones moyennement denses, qui aurait l’effet d’un “big bang”. La proposition de loi, portée par le sénateur Patrick Chaize, est également accueillie favorablement par le secrétaire d’Etat qui a réaffirmé sa confiance dans les RIP et précisé que sur les RIP, les donneurs d’ordre (collectivités territoriales) doivent avoir le dernier mot lorsqu’un opérateur manifeste sa volonté d’investir.
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