Covage, qui doit signer avec Free, avance ses arguments pour obtenir une part du gateau THD
Covage saisi l’opportunité d’une re-répartition des zones moyennement denses pronée par l’ARCEP pour affirmer être prêt à investir au même titre que les grands opérateurs sur ces zones. En jeu, près de 2 millions de prises.
La nomination de deux anciens d’SFR (Pascal Rialland et François Rubichon) à la tête de l’opérateur d’infrastructure Covage présent sur les réseaux d’initiative publique avait pour objectif d’accélérer le déploiement de la fibre sur l’ensemble du territoire. La première sortie publique en ce sens arrive aujourd’hui.
L’alarme de l’ARCEP sur le retard pris par le plan France Très Haut Débit et par conséquent l’impossibilité de tenir les objectifs fixés sur les zones moyennement denses en continuant à ce rythme n’est pas tombée dans l’oreille d’un sourd. Sébastien Soriano, président de l’ARCEP affirmait en octobre dernier que “les projections que nous faisons selon les investissements d’Orange et SFR dans ces zones nous amènent à penser que nous serons en retard”. L’ARCEP a donc prôné un nouveau partage de ces zones en laissant plus de place à SFR et en émettant l’hypothèse d’impliquer les autres grands opérateurs, Bouygues Telecom et Free.
Pascal Rialland appelle aujourd’hui les pouvoirs publics à ne pas oublier Covage dans cette redistribution. Il affirme à La Tribune avoir “les moyen et la volonté d’en faire plus”. Covage est actuellement le 2ème opérateur d’infrastructures en matière de prises FTTH raccordables sur les RIP. Celui-ci prévoit de déployer 284 000 prises FTTH d’ici la fin de l’année, il couvre actuellement 1,3 millions de foyers et entreprises, et exploite 40 Réseaux d’Initiative Publique ou Privée.
L’opérateur d’infrastructure pourrait, selon Pascal Rialland participer à l’accélération des déploiements de deux manières dans la situation actuelle. Premièrement “s’il y a des retards dans certaines zones moyennement denses qui jouxtent nos RIP, nous pouvons très bien, et plus rapidement que quiconque, nous en occuper” en demandant “à nos sous-traitants déjà sur place de fibrer ces zones”. Deuxième possibilité où Covage serait en mesure d’intervenir “nous pouvons aussi nous positionner pour couvrir certains territoires éloignés où il y a vraiment un constat de carence”. Au total, il estime qu’il y aurait environ 2 millions de prises à prendre.
Il conclut en précisant que même si Covage ne fait pas partie des grands opérateurs, ses actionnaires (Cube Infrastructure Fund et Partners Group) n’auraient pas de problème à débloquer les fonds nécessaires pour réaliser ces investissements.