Orange, hostile à une nouvelle répartition de la zone AMII
Alors que l’Arcep invite à un nouveau partage de la zone AMII en ouvrant davantage de place à SFR et en impliquant également Free et Bouygues Telecom, l’opérateur historique s’est quant à lui montré sans grande surprise opposé à cette idée.
En effet dans les colonnes de La Tribune vendredi dernier, Pierre Louette, directeur général délégué d’Orange s’est dit réfractaire à toute nouvelle répartition dans les zones moyennement denses. Si le gendarme des télécoms a estimé mercredi dernier devant le Sénat qu’à ce rythme et selon les investissements d’Orange et SFR, la fibre arrivera plutôt en 2023 que 2020, Pierre Louette confirme au contraire qu’Orange respectera parfaitement toutes les échéances de couverture en fibre optique. Afin de rassurer les sceptiques, l’opérateur historique souhaite « rendre ses engagements, transparents et juridiquement contraignants». Pour le premier opérateur FTTH de France, les chiffres parlent d’eux même :
« En 2011, lorsqu’Orange a répondu à l’appel à manifestation d’intérêt [lancé par l’Etat pour savoir quels territoires les opérateurs souhaitaient couvrir en fibre optique, NDLR], nous nous sommes engagés à raccorder 15 millions de foyers à la fin 2020. Cet engagement historique concernait les grandes agglomérations et les zones moyennement denses. Va-t-on y arriver ? Oui. Au mois de septembre, 8,4 millions de foyers sont déjà raccordables à la fibre – dont 6,7 millions grâce à Orange », a-t-il déclaré dans les lignes du quotidien. Orange est donc on ne peut plus confiant, sa capacité de production ne cessant de croître : « Le système industriel que nous avons mis en place avec nos sous-traitants est parfaitement lancé. Il fonctionne à plein régime » a ajouté l’intéressé.
Pour rappel, en 2011 Orange et SFR se sont partagés les zones moyennement denses (zone AMII) en tant qu’opérateurs d’infrastructures FttH. La première répartition donnait 80% des zones concernées à Orange et 20% pour SFR. Suite au rachat par Numericable, SFR s’est concentré sur le développement de son réseau câblé et Orange a repris les zones oubliées par SFR, la nouvelle répartition donnait environ 90% pour Orange et 10% pour SFR. Cela représente un objectif final à l’horizon 2022 d’environ 12 040 000 prises pour Orange et de 1 574 000 pour SFR. Au mois de mai dernier Orange avait atteint 20 % de cet objectif et SFR, 11%.
Pour ce premier semestre 2017, selon les données (open data) de l’ARCEP, Orange a raccordé 396 000 lignes contre 244 000 sur la même période en 2016. On note donc une grosse accélération. A ce rythme, l’opérateur historique devrait tenir son objectif final sur les zones AMII sans trop de problème mais l’Arcep ne le voit pas ainsi alors que SFR réclamerait une répartition à 50-50.