Xavier Niel présage un recul du train de vie en Europe si rien ne change
Dans une interview accordée à l’Echo en marge du lancement futur d’une petite soeur de l’école 42 à Bruxelles, Xavier Niel est revenu sur son désir incandescent de propulser la France et l’Europe sur le devant de la scène dans l’industrie des nouvelles technologies.
Si aujourd’hui l’Europe ne compte pas de Google, Facebook, son manque de positivisme et sa tendance à ne pas oser « voir les choses en grand » la freine dans son évolution d’après Xavier Niel : « Aux USA, un chauffeur de taxi, même à 70 ans, croit encore qu’il peut devenir milliardaire. Pas en gagnant au Loto, mais avec son taxi ! A Paris, votre chauffeur vous parle d’Uber, n’y croit pas… voire est peut être dépressif », constate le magnat des télécoms qui se présente un peu comme « l’optimiste de service ». Oui, Xavier Niel y croit et Station F en est certainement le symbole matérialisé. Afin de parvenir à combler le retard digital de l’Europe sur les mastodontes américains, « il va falloir que l’on crée des boîtes , que des jeunes se lancent et que nous les accompagnions et les poussions. Je pense que si l’on veut donner un espoir aux jeunes, il faut être capable de leur montrer des exemples de choses qui marchent » souligne t-il. Néanmoins, les chiffres sont plutôt alarmants actuellement à en croire Xavier Niel et sa kyrielle de chiffres. Ainsi, en additionnant la valeur de l’intégralité des entreprises officiant dans les nouvelles technologies, « vous obtenez une valorisation de trois trilliards de dollars ». L’Europe ne représente que 3% alors que son PIB est d’environ 25% du PIB mondial, poursuit-il avant de prévenir : « Si elle ne bouge pas, l’Europe va connaître une réduction rapide de son train de vie. » Par ailleurs si l’Etat peut « aider au début » afin de soutenir l’innovation, le privé doit rapidement prendre le relais à ses dires. Que nenni, s’agissant des Gafa ou Gafam, Xavier Niel espère que la prochaine lettre proviendra d’Europe. Sans trop vouloir se mouiller, le patron de Free miserait volontiers sur OVH qui est « en train d’attaquer Amazon, Apple et Google de face sur leurs produits de cloud. Tranquille ».