Demi-victoire ou défaite ?
A la suite d’une réunion avec le secrétaire d’Etat à l’Economie Benjamin Griveaux et les partenaires sociaux, la direction de Nokia a décidé le 20 septembre dernier de suspendre provisoirement son plan de suppression de 597 emplois sur 4200 dans l’Hexagone et ce jusqu’au 2 octobre et la tenue d’un comité de suivi. Un premier signe encourageant qui ne s’est pas totalement confirmé hier puisque le plan de suppression annoncé par le géant Finlandais sera mené à bien et reprendra d’ici "une dizaine de jours " ont annoncé les syndicats : "Le plan social est confirmé, nous n’avons pas obtenu d’avancée sur ce point", ont-ils regretté, rapporte l’AFP.
Seul lot de consolation, la direction de Nokia a informé qu’elle tiendra ses engagements eu égard au recrutement en recherche et développement avec 300 embauches à venir, 500 à terme. Les syndicats sont malgré tout rassurés par les engagements pris par la direction sur la "pérennité des sites", notamment sur celui de Lannion (Côtes-d’Armor), site de développement des applications de cybersécurité.
Si aujourd’hui le secrétaire d’Etat à l’Economie s’est félicité des "éclaircissements très clairs apportés par la direction", Benjamin Griveaux est monté au créneau mi-septembre, martelant qu’au niveau des recrutements promis par Nokia, le compte n’y est pas : «On ne peut pas dire il y a moins de deux ans au ministre de l’Économie et des finances qu’on va procéder à des embauches, et deux ans plus tard supprimer 600 emplois et ne pas avoir procédé aux embauches nécessaires».
Pour rappel, après avoir supprimé 400 emplois en 2016 à la suite du rachat d’Alcatel Lucent, Nokia, en difficulté financière, souhaite continuer son écrémage et justifie ses actions par un plan de sa maison-mère visant à dégager 1,2 milliard d’euros d’économie à l’horizon 2018. Le groupe a décidé de faire de la France un pôle d’excellence en termes de recherche-développement sur la 5G, la cybersécurité et l’internet des objets.
A en croire l’intersyndicale, la direction de Nokia s’était engagée auprès d’Emmanuel Macron alors ministre de l’économie, à renforcer le secteur de la recherche et développement en le portant à 2.500 ingénieurs et chercheurs à fin 2019. Un engagement loin d’être tenu puisque "seulement 20% des 500 recrutements nécessaires ont été réalisés à ce jour". D’après la CGT, les emplois supprimés vont « être délocalisés dans des pays à bas coûts, l’Europe de l’Est essentiellement ».
Sont concernées par cette suppression d’emplois, les fonctions centrales et support des filiales Alcatel Lucent International et Nokia Solutions and Networks dans l’Essonne et les Côtes-d’Armor.
La prochaine réunion est prévue fin novembre.
Source : AFP
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