Dans une note de blog, Pascal Rogard, le directeur de la Société des auteurs et compositeurs dramatiques (SACD), considère, sur un ton un peu provocateur, que Michel Combes a en partie raison : la chronologie des médias est obsolète mais un partenariat avec Altice serait le signe d’un engagement à long terme en faveur du cinéma.
Pascal Rogard sonne la fin des vacances sur son blog en revenant sur les déclarations de Michel Combes dans Le Monde qui déclarait qu’Altice refuserait de signer un contrat de financement avec la filière du cinéma. Le directeur des opération d’Altice considère en effet obsolète "ce schéma d’accord de financement" du fait de sa mise en place comme contrepartie d’un monopole qui n’est plus d’actualité. L’heure est pour lui à l’ouverture de l’accès au secteur à des acteurs comme les opérateurs télécoms et les plateformes en ligne. Il s’était exprimé également sur la chronologie des médias qui peine à se réinventer au point que le Sénat qui la juge obsolète a dû poser un ultimatum aux différents acteurs pour qu’ils trouvent un accord avant la fin de cette année. Michel Combes milite pour l’autorisation de la publicité pour le cinéma à la télévision ainsi qu’un meilleur alignement des délais de diffusion par la possibilité de diffuser des films en VoD en même temps que Canal+ : "la télévision payante et la vidéo à la demande par abonnement, c’est du pareil au même pour l’utilisateur".
Ne pas jeter le bébé avec l’eau du bain : un accord est plus que souhaitable
Le directeur de la SACD lui répond sur ces deux sujets dans son billet de rentrée. Pour lui aussi, la chronologie des médias est obsolète et contraignante. Il reconnaît que l’immobilisme et le conservatisme sur ce point "pourrait coûter cher à terme" et rebuter nombre d’investisseurs. Mais il ne faut pas jeter le bébé avec l’eau du bain. "Un accord collectif précisant les engagements dans le cinéma d’un opérateur" est plus que souhaitable. Un tel accord permettrait d’ailleurs, continue-t-il, d’envoyer "le signal d’un engagement pérenne en faveur de la création" de la part Altice qui promettait au Monde "nous voulons et allons financer la création française et européenne".
Faire évoluer le modèle de financement pour intégrer les nouveaux acteurs
Pascal Rogard poursuit en faisant un appel du pied aux opérateurs télécoms et autres nouveaux acteurs ayant la volonté d’investir dans le cinéma. La SACD est prête à faire évoluer le modèle de financement du cinéma pour y intégrer les nouveaux arrivants. Conclure des accords avec les opérateurs est donc utile, positif et même rentable. Mais pas question de se renier pour autant : "les obligations d’investissement et d’exposition des œuvres françaises et européennes, ça avait du sens, ça en a encore". De même que "moduler les fenêtres d’exploitation en fonction de l’investissement dans la création doit rester un élément clé".
Le directeur de la SACD ne perd pas l’occasion de rappeler avec humour en conclusion que certaines positions doivent être défendues "rémunérer les auteurs quand leurs œuvres sont diffusées n’est pas encore désuet, quoi qu’en pensent les dirigeants d’un Canal peu historique." Une manière de remettre l’accent sur le conflit qui l’oppose au groupe Canal et dont on attend la décision du tribunal de Nanterre.
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