La participation de Vivendi dans Telecom Italia prend une tournure politique. Cela fait près d’un mois que le gouvernement italien cherche à démontrer que le groupe français contrôle désormais l’opérateur italien.
Le 2 août dernier l’autorité italienne de régulation des marchés a lancé une enquête sur la prise de contrôle de Telecom Italia par vivendi. Cela faisait suite à l’obtention des deux tiers des sièges du conseil d’administration de l’opérateur italien et le départ sur fond de désaccord de Flavio Cattaneo, l’ex-PDG, dont les fonctions ont été transférées à Arnaud de Puyfontaine et Amos Genish. Ce dernier est responsable de la convergence chez Vivendi et désormais également directeur chargé des opérations de Telecom Italia. Vivendi assurait du contraire dans un communiqué “la participation dans le capital social de Telecom Italia [23,9% ]n’étant pas suffisante pour lui permettre d’exercer de manière stable une influence dominante”.
L’affaire prend une tournure politique sur fond de nationalisation des chantiers navals STX en France pour empêcher l’arrivée de Fincantieri. Le gouvernement italien enchaîne les réunions dans le but d’arriver à démontrer que Vivendi a pris le contrôle de Telecom Italia en omettant de le lui signaler. La décision définitive sera rendue fin septembre, dans un tel cas de figure, Vivendi pourrait écoper d’une amende égale à 1% du chiffre d’affaires cumulé des deux sociétés, soit environ 300 millions d’euros.
Cela pourrait également déclencher l’utilisation du “golden power”, la loi italienne permet, lorsqu’il s’agit d’une société reconnue comme stratégique pour le pays, l’utilisation d’un veto quant à la cession d’actifs ou la prise de contrôle. Ici l’objectif du gouvernement italien est de garder la main sur le réseau international de câbles sous-marins de Telecom Italia Sparkle. Face à l’hypothèse de cession, se dessine une autre voie soufflée aux oreilles du gouvernement par certaines banques d’affaires, celle de l’entrée au capital à hauteur de 10% par l’intermédiaire de la Caisse des Dépôts et Consignations italienne.
Vivendi quant à lui tente de démontrer qu’il ne contrôle pas l’opérateur italien car cela l’obligerait également à consolider dans ses comptes la dette de Telecom Italia qui s’élève à 25 milliars d’euros. Un autre argument du groupe vise à dire que le "golden power" italien ne peut s’appliquer au sein de la communauté européenne.
Tous ces sujets désormais éminemment politique seront sans doute abordés lors de la rencontre entre le Président de la République Emmanuel Macron et le premier ministre italien Paolo Gentiloni prévue le 27 septembre à Lyon.
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