L’école 42 de Xavier Niel dans la Silicon Valley, quand la gratuité attise les doutes
L’école 42 USA, trop gratuite pour être vraie ?
La déclinaison américaine de l’école 42 de Xavier Niel a ouvert ses portes il y a un peu plus d’un an, en juillet 2016 à Frémont dans la Silicon Valley. Un an après, l’Usine Digitale a visité les locaux de la structure. Le concept et la philosophie des lieux restent identiques à son aînée parisienne. Pas de profs, les élèves se corrigent eux-mêmes, les diplômes n’ont peu d’importances, l’origine et la classe sociale des étudiants également. Dans l’espoir de l’intégrer, les participants passent d’abord un test de mémoire et de logique sur internet avant de se plonger corps et âme dans la fameuse épreuve de la piscine, où « 30 à 40% » d’entres eux « décrochent » relate Gaëtan Juvin, le directeur pédagogique de la structure.
Si l’école 42 remporte un franc succès en France du fait de son modèle d’éducation atypique et de sa gratuité, sa version américaine a quant à elle reçu un accueil positif mais difficile, spécificités de la culture américaine oblige. « Aux Etats-Unis quand un enfant naît, ses parents ouvrent un compte pour économiser pour la fac », rappelle Gaetan Juvin sans vouloir tomber dans le cliché. Ainsi lorsque le staff de l’école 42 aux Etats-Unis détaille le concept de l’école et sa gratuité aux californiens, ces derniers se demandent si cela n’est pas une arnaque ou un piège. « Il y a cette première barrière, puis le fait que nous ne sommes pas connus», ajoute l’intéressé.
En juillet dernier, 42 comptait 500 étudiants. Son objectif : former 10 000 étudiants sur 5 ans. Pour attirer de nouveaux élèves, son aspect idiosyncratique et le bouche-à-oreille sont de mise.