Lors de la séance publique hier au Sénat, Mounir Majhoubi, secrétaire d’Etat chargé du numérique a résumé la vision et rappelé les engagements de l’Etat sur la couverture du territoire en fibre optique, en revenant notamment sur trois points, le calendrier du plan THD, la méthode pour aller plus vite et le financement.
Récemment, Emmanuel Macron a multiplié les promesses et dessiné les contours de sa vision, comme par exemple avec l’annonce du " haut et très début pour tous d’ici 2020", ou encore le choix de la 4G fixe comme solution temporaire au désenclavement, fibrer actuellement tous les villages s’avérant être une douce utopie, sans oublier la « part du grand plan d’investissement de 50 milliards » qui pourrait être affectée « à cette priorité pour, là où c’est nécessaire, là où des carences sont constatées, se substituer aux opérateurs défaillants » avait déclaré le chef de l’Etat, sans trop entrer dans les détails. Des déclarations qui dans la foulée ont semé parfois doutes et incertitudes notamment eu égard à cet avancement du calendrier. Antoine Darodes, président de l’Agence du numérique s’est alors empressé par la suite de mettre les points sur les i, en précisant que 2020 est une étape intermédiaire puisque à ce moment là, « ceux qui n’auront pas, par exemple, de fibre jusqu’au logement, devront alors au moins disposer du haut débit », entre 3 mégabits et 8 mégabits par seconde. Hier, Mounir Majhoubi a passé en revue ces points et a tenté de rassuré les collectivités.
« Nous ne remettons pas en cause les engagements passés. Au contraire, nous allons plus vite », a t-il déclaré. Ce qui signifie concrètement que « sur 2020, du bon débit pour tous, et pour cela il va falloir s’engager à la fois sur l’accélération du réseau fixe et sur l’accélération du réseau mobile". Mounir Mahjoubi confirme également "la conservation du très haut débit partout en France d’ici à 2022" comme prévu par le plan THD. Des dires qui ont causé l’hilarité générale dans les bancs du Sénat mais pas de quoi déstabiliser le secrétaire d’Etat chargé du numérique qui s’est empressé de rétorquer : « Vous riez, mais les français sont dans l’exaspération numérique, ne pas avoir le numérique aujourd’hui au quotidien c’est être exclu donc on ne peut pas rire de cela, quand on annonce deux ans en avance sur les engagements, nous devrions tous ici être mobilisés. » Une feuille de route précise sera d’ailleurs dévoilée en septembre.
« Tout cela, il a fallu qu’on le fasse avec les acteurs et pour cela nous les avons réunis à plusieurs reprises, avec trois éléments majeurs, redemander à chacun de ces acteurs le respect de ses engagements et leur demander de présenter des gages pour la suite, car il y a eu un problème sur la tenue des engagements" faisant écho à SFR sans pour autant nommer l’opérateur. Et ensuite « améliorer et accélérer les investissements et favoriser l’innovation en s’ouvrant à un nouveau mix technologique permis aujourd’hui par les nouvelles technologies. »
« L’Etat s’est engagé et sur ces engagements les collectivités peuvent faire confiance », confirmant ainsi la possibilité que l’Etat mette la main au portefeuille alors que des élus locaux doivent encore lancer des Réseaux d’initiative publique (RIP).
Celle-ci « vise à apporter en 2025, 100 Mbit/s pour les particuliers et 1 gigabit (Gbit) pour les équipements essentiels », Cela reste l’objectif du gouvernement et « nous irons jusqu’au bout », a enfin précisé Mounir Mahjoubi.
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