Fibre : pour Orange la demande de régulation émanant de Free et Bouygues Telecom n’est qu’une tentative de pression sur l’Arcep
Free et Bouygues Telecom essayeraient-ils de brouiller les pistes ?
Comme nous vous le rapportions il y a deux jours, l’opérateur de Xaviel Niel et de Martin Bouygues ont envoyé un courrier le le 30 juin à Matignon et à l’Arcep demandant une régulation d’Orange dans la fibre afin d’encadrer sa dominance du marché. Ces derniers s’estimant défavorisés face à l’opérateur historique qui « s’est réservé l’usage de ses conduites enterrées pour déployer sa seule fibre optique et prendre une avance considérable dans les grandes villes ». Les Echos qui ont eu vent de ce document ont également relaté concernant les villes de tailles moyennes que Free et Bouygues Telecom militent pour « un nouveau cycle de discussions » et une « répartition plus équilibrée» dans ces zones dans lesquelles Orange a le monopole.
D’après La Tribune, un porte-parole de l’opérateur historique a commenté l’offensive de Free et Bouygues Telecom martelant que « c’est la lettre de gens qui n’ont pas investi et se trouvent aujourd’hui en retard ». L’envoi de ce document arrive d’ailleurs pile au moment où l’Arcep parachève ses propositions au sujet de la régulation sur le fixe. Ce n’est pas une coïncidence pour Orange qui estime qu’il s’agit « d’une tentative de pression sur l’Arcep qui n’est pas en train d’aller aussi loin dans la régulation que ces concurrents le voudraient, ce qui sera un échec de leur lobbying. »
Alors que l’opérateur historique compte plus de 65% de parts de marché dans la fibre, l’Arcep lui avait demandé plus de concurrence en janvier dernier, souhaitant renforcer la régulation de ce dernier. Free avait aussi donné son avis, et accusait Orange de freiner le déploiement de la fibre, suivant le sens des déclarations de l’Arcep. Stéphane Richard, PDG d’Orange, avait ensuite interpellé Sébastien Soriano, en postant un tweet : "la France en retard sur le THD, il faut donc s’attaquer à Orange, seul opérateur qui investit massivement. Cherchez l’erreur." Ce dernier avait ensuite calmé le jeu estimant que « Aujourd’hui, la situation est simple : Orange investit beaucoup, mais ils nous disent être à la limite de ce qu’ils peuvent faire. Il ne s’agit certainement pas de sanctionner cet investissement, mais de trouver des relais, des compléments à cet effort. Et ceux-ci viendront des autres opérateurs".