FTTH : une croissance jugée « trop molle » par l’AVICCA
L’AVICCA veut construire plus vite sur les « bonnes bases » créées par Plan France Très haut débit et appelle le nouveau gouvernement à se saisir d’urgence de la question du déploiement de la fibre, notamment en zone AMII (Appel à Manifestation d’Intention d’Investissement).
Si l’Arcep a estimé la semaine dernière à près de 2,450 millions le nombre d’abonnements internet en fibre optique au 31 mars 2017 (+265 000 au T1), soit une hausse de 53% en un an, c’est encore très loin de suffire aux yeux de l’Association des Villes et Collectivités pour les Communications électroniques et l’Audiovisuel qui dans un communiqué, s’inquiète en premier lieu des « engagements » des opérateurs privés, visant à avoir fini la zone AMII en 2020. Ces derniers selon l’AVICCA risquent de ne pas être respectés : « à moins de 4 ans de l’échéance, plus des ¾ des prises restent à construire. Les prévisions de l’Agence du numérique montrent même qu’en comptant sur une accélération, plus de 3 millions de prises seraient à réaliser après 2020 ! Comme il s’agit des plus coûteuses, le doute s’installe chez les élus locaux et la colère pourrait monter pour les entreprises et particuliers concernés, souvent déjà mal desservis en cuivre. »
Autre constat, sur les 3400 communes de la zone AMII, seules 652 étaient commencés d’après un bilan publié par l’Agence du Numérique et cela a le don d’exaspérer l’association qui n’est pas dupe : « S’ils construisent un peu davantage chaque année, les opérateurs privés poursuivent aussi clairement une politique d’écrémage. Plus de 5 millions de logements et de locaux professionnels sont gelés : l’opérateur qui a déployé la partie du réseau la plus rentable a laissé la moitié des prises de côté. »
Même si la barre des 1 000 communes en déploiement à l’initiative des collectivités vient d’être franchie, les collectivités sont à la peine d’après l’AVICCA qui estime que les prises à construire par ces dernières sont en « moyenne 3,5 fois plus longues et coûteuses que celles de la zone privée. » A contrario, si l’on se penche sur « TOP 50 » du meilleur taux de prises raccordables, « 48 communes sont fibrées par le secteur public contre 2 par le privé. Même en Zone très dense, aucune commune n’est couverte à plus de 90% », note l’intéressée. Enfin si cette dernière déplore « une croissance trop molle », c’est aussi parce que les chiffres parlent d’eux même : « le volume annuel de construction passe de 2,1 à 2,2 millions de prises. Il en faudrait une moyenne de 3,2 pour tenir l’objectif du Plan en 2022 ; en restant au rythme actuel, nous en serions à 12,8 millions au lieu de 26,6 à cette échéance. » Conclusion, il ne s’agit pas de tergiverser autour de la question de savoir « si le verre est à moitié plein ou vide », mais « à quelle vitesse il peut se remplir ».