Stéphane Richard ne veut pas participer « à l’inflation délirante » sur les droits sportifs et joue la carte du rapprochement avec Canal+
Si SFR manifeste un appétit grandissant dans les contenus en raflant récemment les droits de la Ligue des Champions et de la Ligue Europa, le PDG d’Orange n’est pas partisan de cette stratégie sur les exclusivités, l’en a t-il attesté sur le plateau du « Club de l’économie » du Monde, le 24 mai.
Au sujet ardent de la convergence médias-télécoms, le patron d’Orange refuse de se joindre à « une bulle spéculative » faisant écho à SFR et sa stratégie sur les droits sportifs. Plus largement à ces yeux, « l’utilisateur déteste être emprisonné chez un opérateur si il veut voir tel ou tel contenu », un son de cloche similaire à celui de Xavier Niel, à savoir que ces raisonnements autour des exclusivités « ne paraissent pas bons du point de vue utilisateur. » Pour lui, « les valeurs qu’atteignent aujourd’hui certains droits sportifs sont difficiles à justifier par un raisonnement vraiment construit sur la manière de les rentabiliser. »
Des accords intensifiés avec Canal pour l’obtention des droits de la Ligue 1
Pour autant, Stéphane Richard ne cache pas la position offensive de l’opérateur historique sur les contenus notamment dans le cinéma avec Orange Studio et dans la télévision par le biais d’OCS (exclusivité HBO) et se pose la question de savoir si Orange veut participer à cette « inflation délirante sur les droits sportifs», sa réponse est alors catégorique , « c’est non ». En clair, Orange souhaite que tous les clients des opérateurs puissent avoir accès en toute liberté aux contenus qu’ils recherchent. Pour se faire, l’intéressé confirme se rapprocher de Canal+ à travers un « resserrement des liens de distribution » entre les deux groupes. Le pdg de l’opérateur historique définit d’ailleurs les contours de cette alliance par un désir conjoint de « conforter un pôle important à la fois pour le cinéma mais aussi pour garantir l’accès aux contenus sportifs qui comptent vraiment pour les français, notamment la Ligue 1. » La stratégie d’Orange est alors de « regarder dans quelles conditions, on peut intensifier nos opérations notamment sur la distribution du produit Canal auprès de nos abonnés, ce qui veut dire évidemment donner de l’argent à Canal par rapport à cet engagement là. » En somme, une aide donc financière indirecte via des accords améliorés de distribution afin que la chaîne cryptée puisse faire fasse à ses échéances, en premier lieu, la Ligue 1.