Pour le président de l’Arcep, la consolidation n’a plus de sens compte tenu de la bonne santé de Free et Bouygues Telecom
Alors que le marché des télécoms repart à la hausse notamment grâce à un regain de croissance des services mobiles, Sébastien Soriano, président de l’Arcep, a tenu à féliciter dans les lignes du Figaro, la mobilisation toujours plus forte des opérateurs en terme d’investissement tout en insistant sur le fait qu’un retour à trois opérateurs n’est plus utile et serait même dangereux.
C’est on ne peut plus claire à ses yeux : « La consolidation n’est ni nécessaire, ni souhaitable. Une fenêtre se referme . Il y a deux acteurs forts qui investissent beaucoup : Orange va bien, SFR tend à se renforcer. La situation est un peu différente pour Bouygues Telecom et Free. Le premier est entré tardivement dans le fixe, et le second, dans le mobile. Lorsque sur un marché à quatre, deux avaient un handicap, la consolidation pouvait avoir du sens. Mais la part de marché de Bouygues Telecom a dépassé les 10% dans le fixe et Free Mobile affirme avoir atteint ses objectifs de déploiement de la 3G avec un an d’avance et poursuit ses efforts dans la 4G », précise Sébastien Soriano pour qui le marché des télécoms a trouvé son rythme de croisière.
Dangereux pour l’investissement
Pour autant ce dernier s’interroge : « J’ai du mal à comprendre ce que les Français auraient à gagner d’une consolidation. Le seul intérêt des actionnaires n’est pas suffisant. Et un tel cas de figure pourrait être très dangereux pour l’investissement. Un nouveau cycle de négociations entre opérateurs ferait à nouveau perdre deux ans au secteur. Or c’est le moment d’ investir dans la fibre." C’est dit, en cas de reprise des négociations, l’Arcep sera donc manifestement très vigilante et exigeante même si le régulateur n’a pas le pouvoir d’interdire un retour à trois opérateurs au contraire de l’Autorité de la concurrence.