Free, SFR : anticiper la fin du roaming et inclure les Etats-Unis dans ses forfaits mais pourquoi ?
Tactique et grignotage de parts de marché.
Les deux opérateurs ont sorti leurs armes par anticipation en vue de la fin du roaming en juin prochain. Free d’abord avec l’enrichissement de son offre à 19,99 euros incluant donc le roaming illimité toute l’année (35 pays) et une augmentation du godet de data à 5 Go/mois. A l’affût, SFR a répliqué, avec un forfait série limitée avec 15 Go/mois et 100% roaming. Visiblement, les deux concurrents étaient dans les starting-blocks depuis des mois.
Alors que le vice-président de la commission européenne a jugé sur son compte twitter que « c’est bien de voir des offres des opérateurs télécoms qui reflètent déjà la fin des frais de roaming, au sein et au-delà de l’Union », l’analyste Sylvain Chevallier explique d’ailleurs dans Le Monde la stratégie finement préparée des deux opérateurs : « l’offre Free ne fait qu’anticiper ce qu’il va se passer. C’est un jeu tactique à qui dégaine le premier pour prendre des parts de marché », avant d’ajouter « que tous les opérateurs s’y préparent depuis des mois. La preuve, c’est que SFR était également prêt. » Dans les Echos, ce dernier a précisé avant-hier que l’équation n’était cependant pas facile pour eux : « si l’opérateur anticipe trop vite la fin du roaming, il peut perdre des revenus. S’il va trop lentement, il peut perdre des parts de marché. »
Sur les terres de l’Oncle Sam
Sans l’ombre d’un doute, le dénominateur commun des nouvelles offres de Free et SFR sont les Etats-Unis. Xavier Niel a d’ailleurs bombardé sur Twitter : « 5 Go sur un mois aux USA, c’est 45000€ au tarif standard pour un abonné Red/SFR. » Ironie du sort, le soir même, RED By SFR annonçait les US dans son nouveau forfait afin de contrer les ardeurs de Free. Mais pourquoi inclure les Etats-Unis ? Sylvain Chevalier, expert au cabinet de conseil BearingPoint l’explique tout simplement par le fait que « les opérateurs ne peuvent pas proposer n’importe quel pays. L’itinérance aux Etats-Unis ne coûte pas cher, contrairement à d’autres zones, comme l’Afrique ou les destinations soleil. » Pour l’heure il semblerait que les professionnels voyagent plus que le grand public et c’est peut être pour cela qu’Orange et Bouygues Télécoms ne s’alignent pas en conservant leurs forfaits haut de gamme adaptés à une clientèle spécifique.