Pour le PDG d’Orange, l’Etat est un bon actionnaire mais son retrait ne serait pas un problème pour le groupe
Privatisation. Alors que certains candidats à la présidentielle estiment que l’Etat n’a rien à faire dans le capital de l’opérateur historique ou devrait réduire sa participation, BFM Business a demandé ce matin à Stéphane Richard, de partager sa vision de PDG.
« Je vis bien avec l’Etat actionnaire et je n’ai pas de revendication particulière ni pour moi-même ni pour l’entreprise de voir l’Etat partir », certifie Stéphane Richard. Même si leurs relations n’ont pas toujours été roses, les potentielles frictions sont dès plus normales à ses yeux : « Je ne connais pas de situation où il n’y a pas de tensions entre un management et des actionnaires, cela n’existe pas, qu’ils soient privés ou publics et je dirais que sur une longue période de temps, l’Etat n’a pas été un mauvais actionnaire pour Orange, il a été présent quand le groupe a été en difficulté, il y a quinze ans, souvenez-vous du surendettement et du passage près de la faillite.»
En revanche, s’agissant de savoir si un retrait de l’Etat dans le capital d’Orange (23%) serait un problème pour le groupe, la réponse du PDG est sans appel : « C’est non, l’entreprise est forte, on a un chiffre d’affaires en hausse, on a un EBITDA en hausse, on a des résultats net en hausse et surtout on a un bilan qui est particulièrement solide, on a une dette qui a diminué de plus de 2 milliards d’euros l’année dernière, on a un niveau d’endettement qui est l’un des plus faibles du secteur en Europe donc on a un bon projet, l’entreprise a des équipes qui sont parfaitement mobilisées, elle fait la course en tête et elle peut parfaitement gérer aujourd’hui un changement d’actionnaires si cela devait arriver, ce qui n’est pas notre souhait. »
Enfin, l’Etat ne serait pas non plus actuellement un frein pour la mobilité du groupe notamment dans ses opérations transfrontalières sauf cas de figure particulier, puisque « qu’avec notre bilan, nos fonds propres et la rentabilité que nous avons su retrouver, cela nous permet de faire beaucoup de choses sans passer par le capital», conclut-il.